50 organisations toulousaines ont appelé à un rassemblement en soutien à Georges Abdallah, le 19 février. Crédit : C.D.
À la veille du rendu de la décision de la cour d’appel de Paris à propos de la dernière demande de libération de Georges Abdallah, détenu depuis 1984 pour complicité d’assassinat de deux diplomates américain et israélien, plus de 200 personnes se sont rassemblées à la sortie du métro Jeanne d’Arc, à Toulouse, en son soutien.
Ce rassemblement, c’est l’occasion « de se faire entendre, face à une vague de criminalisation du soutien à la Palestine, dont Georges Abdallah a été érigé en exemple », déclare Sauvane, membre de l’organisation Révolution permanente, présente à la sortie du métro Jeanne d’Arc de Toulouse, mercredi, à 18 heures 30.
À la suite de l’appel de 50 organisations toulousaines, ils étaient plus de 200, comme elle, à brandir drapeaux palestiniens et pancartes en soutien à Georges Ibrahim Abdallah. A 73 ans, le fondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), un groupuscule proche du Front populaire de libération de la Palestine, est détenu depuis 1984 à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), pour complicité d’assassinat de deux diplomates américain et israélien en 1982. Il avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1987.

Libérable depuis plus de vingt ans, toutes les demandes de libération conditionnelle de Georges Abdallah ont été rejetées depuis 2001. Crédit : C.D.
Sac de nœuds diplomatique
Sa libération est « une évidence pour les organisations locales du spectre politique de gauche », explique Matthieu, membre du collectif Palestine vaincra. « Avec le collectif, on va le voir tous les mois en prison », détaille-t-il. « Je l’ai encore vu il y a une dizaine de jours. Il est dans un entre-deux par rapport à l’attente de cette décision », relate Matthieu. « Il ne s’est jamais renié, il assume ses convictions ».
Libérable depuis plus de vingt ans, toutes les demandes de libération conditionnelle de Georges Abdallah ont été rejetées depuis 2001 à cause de son « absence de repentir », faisant de lui, selon son comité de soutien, « le plus vieux prisonnier politique de France », voire « d’Europe ». Ses détracteurs le considèrent plutôt comme un terroriste, responsable de la mort du lieutenant-colonel américain Charles R. Ray, le 18 janvier 1982, et de Yacov Barsimentov, deuxième secrétaire de l’ambassade d’Israël, le 3 avril 1982. Quoi qu’il en soit, le militant marxiste propalestinien libanais est au cœur d’un sac de nœuds diplomatique international depuis quatre décennies.
A la mi-novembre 2024, le tribunal d’application des peines avait autorisé sa libération à condition qu’il retourne au Liban, une décision interjetée dans la foulée par l’appel du parquet national antiterroriste. La cour d’appel parisienne doit rendre sa décision le 20 février.