Le collectif Palestine Vaincra est menacé de dissolution par le Conseil d’Etat. Crédits : Aimée Martinez.
Samedi 1er février, Toulouse. Des membres du collectif Palestine Vaincra se préparent à manifester. Rejoints par la CGT, Lutte Ouvrière, Révolution Permanente ou encore le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), les manifestants s’élancent direction Jeanne d’Arc dès 11h20. Ensemble, ils protestent contre la menace de dissolution qui plane sur l’organisation toulousaine.
Prévu à 11h, le départ du cortège se lance avec quelques minutes de retard. Au total, entre 200 et 300 personnes sont au rendez-vous, selon les policiers présents. Pancartes, drapeaux et mains levées colorent le ciel parsemé de quelques rayons de soleil. Ce rassemblement est organisé en réponse à l’audience du recours en annulation du décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra. Elle s’est tenue au Conseil d’Etat le lundi 27 janvier.
Pour rappel, l’organisation militante avait été dissoute par le conseil des ministres en 2022 pour « appel à la haine, à la discrimination et à la violence » avant que la décision ne soit finalement suspendue.
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Quand lutte et pacifisme se rencontrent
De Jean-Jaurès à Arnaud-Bernard, les manifestants défilent dans les rues du centre-ville pour soutenir les actions de l’association pro-palestinienne. Depuis 2019, le collectif Palestine Vaincra défend la solution à un État au conflit israélo-palestinien. « Soutenir la Palestine n’est pas un crime », « Israël casse-toi, la Palestine n’est pas à toi » ou encore « Palestine vaincra » sont scandés par les militants.

Enfants, étudiants, adultes et retraités, tous marchent en cœur au nom d’un même combat. Pour autant, la violence est exclue du mouvement jusqu’à sa fin. Intergénérationnelle, la manifestation reste pacifique et permet d’accentuer le pouvoir unificateur d’un espoir du retour à la paix.
Le conflit israélo-palestinien : un écho à la Shoah ?
Au lendemain des 80 ans de la libération d’Auschwitz, le conflit israélo-palestinien semble rappeler un terrible épisode de l’Histoire. Tel est l’avis d’Austin. Ce militant hollandais de 59 ans marche à la fin du cortège, aux côtés de ses confrères de Lutte Ouvrière. En France depuis 1997, ce manifestant engagé auprès de divers syndicats apparaît, quelques minutes avant le début de la manifestation, une pancarte atypique à la main. Celle-ci affiche « Palestine, une shoah par les Sionistes ». Un mouvement appartenant à la confession juive qui aspire à acquérir un territoire pour le peuple juif.

D’après lui, le terme Shoah a longtemps été attribué de manière exclusive à l’extermination des Juifs quand « il existe des shoahs, avec un s minuscule, partout dans le monde », explique Austin. « Et je pense que c’est le cas en Palestine », ajoute-t-il tristement. Avant de se retirer, le militant confie vouloir défendre les démocraties coûte que coûte, puis se mêle au reste de la foule. Il faudra attendre deux à trois semaines pour que les manifestants puissent savoir s’ils ont obtenu gain de cause et découvrir quel sort sera réservé au collectif Palestine Vaincra.