Nadia Pellefigue, candidate aux Municipales de Toulouse 2026. Crédit : La Région Occitanie
Interview. Nadia Pellefigue a annoncé être candidate à la mairie de Toulouse en 2026. Après s’être présentée en 2020 sous l’étiquette du Parti Socialiste, qu’elle a quitté en 2022, elle propose cette fois une liste composée de Toulousains et Toulousaines issus de la société civile.
Vous avez annoncé votre candidature à la mairie de Toulouse pour 2026. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous représenter après votre tentative en 2020 ?
J’ai indiqué vendredi 14 février dernier que j’étais candidate pour les prochaines élections municipales. J’ai déjà été candidate en 2020 aux élections municipales. A l’évidence, ma candidature n’avait pas été couronnée de succès, j’avais échoué à être élue maire. J’avais réalisé un bon score au premier tour, qui me permettait de me maintenir au second tour mais j’avais fait le choix de retirer ma candidature. En 2020, j’étais à la tête d’une liste qui rassemble le Parti Socialiste, le Parti Communiste et le Parti Radical de Gauche. Pour ces prochaines élections, j’ai considéré que la composition d’une liste avec des citoyens engagés était pour moi un chemin plus sincère et transparent que ce que j’avais pu proposer comme offre politique en y associant les partis politiques.
Vous avez fait le choix d’être candidate “hors partis politiques”, qu’est ce que cela signifie ?
Moi, très clairement, je suis une femme de gauche. Certes, j’ai quitté le Parti Socialiste en 2022 pour des désaccords politiques, suite à l’alliance avec la France Insoumise au sein de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale). Pour autant, je suis toujours en adéquation avec les valeurs socialistes qui sont ancrées dans mon histoire familiale, étant né de parents ouvriers. J’ai également pu constater, en grandissant dans le quartier du Mirail, un certain nombre d’inégalités sociales, et j’ai également constaté du racisme. Je voyais bien que mes camarades d’origine maghrébine ou noire étaient victimes de discriminations dont je n’étais pas l’objet. J’ai aussi remarqué que mes copines étaient la cible de discriminations supplémentaires à celles de mes copains. Je me suis rapidement engagée dans la lutte contre le racisme et contre le sexisme. Ce sont des combats qui ont fondé mon engagement politique. C’est pour cela que je souhaite être entourée de personnes qui sont engagées pour notre ville, qui défendent des valeurs républicaines, universalistes, attachées à l’anti-racisme et à l’anti-sexisme, qui revendiquent le progressisme et qui luttent contre des formes de pouvoir autoritaires et contre la xénophobie.
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Concrètement, quels seraient les axes principaux de votre programme pour la ville de Toulouse ?
Tout d’abord, il faudra se demander : comment faire en sorte, avec des politiques publiques, de contribuer à adapter la ville au changement climatique ? Par exemple, j’aimerais mettre en place la gratuité du métro pour l’ensemble des habitants, dès lors qu’il y a trois jours de pic de pollution consécutifs. De plus, je voudrais penser les circulations de manière à ce que tout le monde voit son espace public restitué. Il s’agira d’avoir des possibilités de laisser, à l’extérieur de la ville, son véhicule et emprunter les transports en commun avec des dispositifs relais.
Au-delà de l’adaptation au changement climatique, il y a évidemment la nécessité d’adapter Toulouse au bouleversement technologique. L’émergence de l’intelligence artificielle est un sujet démocratique. Je souhaite qu’on puisse proposer aux Toulousains de bénéficier de ces technologies, qui n’ont d’intérêt que si elles sont au service de tous. C’est pourquoi il faut faire en sorte qu’elles ne soient pas réservées à une élite.
Enfin, j’aimerais que Toulouse renoue avec une ambition. On ne parle pas assez souvent de Toulouse au niveau national et encore moins au niveau international alors qu’on est une grande métropole, bientôt la 3ème de France. Nos athlètes ont brillé cet été aux JO mais nos scientifiques pourraient briller de la même manière si on les soutenait davantage. Je considère que Toulouse doit tenir son rang en matière de visibilité et c’est insuffisamment le cas aujourd’hui. Si notre ville doit être solidaire avec ceux qui sont les plus modestes, elle doit aussi être destinée à ceux qui réussissent pour qu’ils continuent de développer leur talent à Toulouse.
A gauche, Régis Godec (Les Ecologistes) et François Piquemal (La France Insoumise) ont annoncé leur candidature pour ces prochaines élections municipales. Il y a un projet d’union des partis de gauche pour faire face au maire sortant, Jean-Luc Moudenc. Que pensez-vous de cette initiative ?
Je pense que chacun indique qu’il souhaite une union de la gauche. La dernière fois, cela n’a pas été possible et je pense qu’il est question d’une union de la gauche qu’au moment des élections. Je vois mal, en termes de sincérité, comment ils arrivent à convaincre les électeurs que leur projet est commun. Je pense qu’on souffre de manque de cohérence, de manque de sincérité dans le débat. Je suis comme beaucoup de citoyens, je souhaiterais l’union, mais la réalité c’est qu’on ne peut s’unir qu’avec un certain nombre de points communs. Moi, j’ai des désaccords par exemple sur des notions de laïcité et sur le plan européen. Je ne vois pas comment je peux promouvoir que Toulouse soit une grande métropole européenne intégrée dans le système communautaire avec des gens qui s’interrogaient sur le Frexit (retrait de la France de l’Union européenne). Je pense que l’union est souhaitable mais seulement si elle demeure cohérente.