Thierry Fourcassier, son épouse et deux autres personnes ont été mis en examen et placés en détention provisoire le 1er février pour « corruption active et passive » et « prises illégales d’intérêt et blanchiment ».

Le mis en cause fait l’objet d’une enquête préliminaire depuis 2016, une information judiciaire a par la suite été ouverte en 2018. L’ex-maire de Saint-Jory est soupçonné d’avoir perçu des sommes importantes d’argent sur son compte personnel venant d’apporteurs d’affaires. Selon un communiqué de presse du procureur de Toulouse, l’origine de ces fonds provient de projets immobiliers : « ainsi plusieurs projets de ventes de terrains personnels, qui n’ont jamais été conclus, ont donné lieu à des versements de clause d’immobilisation. »  

Un système de corruption

100% radio a révélé un témoignage ainsi qu’un enregistrement sonore qui accablent considérablement Thierry Fourcassier. D’après ce témoignage d’un apporteur d’affaires immobilières, l’ancien maire de Saint-Jory n’hésitait pas à demander des rétributions financières : « je rencontrais le maire et pour avoir une chance d’avoir le permis de construire, M. Fourcassier me demandait une certaine somme en échange. » Lors d’un échange entre Fourcassier et un apporteur d’affaires qui a été enregistré, le maire adopte un ton autoritaire au sujet de valises d’argent en liquide. L’affaire concernait un terrain estimé à 1,5 millions d’euros à Saint-Jory. « Eh non moi je touche 20% […] Théo il me doit des thunes aussi […] dans l’argent qu’il devait toucher en cash, il y en a pour moi », rétorque le maire.

Tweet sur X : Thierry Fourcassier était professeur de physique-chimie au collège de Saint-Jory.

Pots-de-vin, voyages et collection de planches japonaises

Ce « système Fourcassier » c’est 1,2 millions d’euros en voyages, en œuvres d’art et en cadeaux. « Par ailleurs, le mis en cause et sa famille auraient effectué de très nombreux voyages touristiques familiaux entre 2017 et 2023, pour un montant supérieur à un million d’euros, soit en moyenne 175 000 euros par an », précise le procureur de Toulouse. Le mode opératoire de l’ancien maire était de rançonner les apporteurs d’affaires en leur octroyant un « pass prioritaire » dans l’obtention du permis de construction. Mais il nie les faits et déclarait au micro de 100% radio : « je n’ai rien commis de pénalement responsable (sic), quand la lumière sera faite on en reparlera. » Pourtant ce n’est pas la première fois qu’il est face à la justice. Déjà mis en examen en septembre 2023 pour des faits de trafic d’influence remontant à la période de 2014 à 2017, Thierry Fourcassier a renoncé à son écharpe d’élu en octobre 2023.

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