Fleuron de l’aéronautique française et symbole d’Airbus, l’avion A380 est au cœur d’un projet de réhabilitation baptisé Envergure. Frederic Deleuze, initiateur du projet, espère en transformer un en hôtel haut de gamme près du parc des expositions de Blagnac d’ici 2024.

S’endormir dans un géant des airs comme à l’hôtel ? Tel est le projet que porte depuis deux ans Frederic Deleuze, ingénieur chez Airbus depuis quinze ans. Avec 31 chambres de prévues dans le fuselage du superJumbo, ce projet audacieux se veut un hommage à l’un des plus grands avions jamais conçus en France.

Booster l’attractivité de Toulouse

Même si l’inspiration provient d’un projet similaire installé dans un Boeing 747 à Stockholm, aménager un avion en hôtel sera tout de même une première en France. Envergure souhaite toutefois se différencier de nos voisins Suédois, par un concept qui au-delà d’être insolite, offre des prestations luxueuses à la hauteur du géant A380. Pour Frederic Deleuze, « l’avion, et de manière générale Airbus, sont des emblèmes de Toulouse ». Et bien que ce projet soit « encore tourné vers l’aéronautique », il estime qu’un tel concept peut sincèrement devenir une source d’attractivité supplémentaire pour la Ville rose. La municipalité de Toulouse a d’ailleurs accordé « son soutien entier », au projet, en espérant que les voyageurs de passage ne se contentent pas d’une nuit dans un cadre insolite, mais considèrent le lieu comme un hôtel haut de gamme, dans lequel ils peuvent séjourner plusieurs fois.

Une nouvelle prouesse technique

Faire d’un avion un hôtel, ne coule pas de source ! Ce projet de réhabilitation a réclamé à son concepteur des calculs de contraintes assez importants. « Je me suis entouré du groupe immobilier Duval pour concevoir les chambres, car ce n’est pas évident dans une structure arrondie » explique Frederic. Pour respecter les normes incendie, l’avion n’est non plus pas le bâtiment idéal à aménager. Des pompiers ont donc aidé à la minimisation des risques. De plus, l’avion seul, ne peut contenir toutes les prestations d’un hôtel haut de gamme. « On a prévu un bâtiment fixe et mitoyen à l’avion pour accueillir le restaurant », explique le concepteur du projet.

Supposés partir en démantèlement dans une usine de recyclage de pièces à Lannemezan, les A380 en fin de parcours ont peut-être encore de beaux jours devant eux. « C’est vraiment dommage de voir un tel appareil partir au démontage alors qu’avec notre savoir-faire, on peut en faire quelque chose de génial », ajoute l’ingénieur. En effet, il souhaite que le projet s’exporte dans d’autres villes et que le mythique avion d’Airbus, dont la production s’est arrêtée il y a un an, ne tombe pas aux oubliettes.

 

Photo d’entête © Fréderic Deleuze