Le 22 janvier, un homme se présente aux douanes à l’aéroport de Blagnac. Il explique ne rien avoir à déclarer. Pourtant, lors du contrôle des bagages aux rayons X, l’agent en poste aperçoit quatre bouteilles au poids suspect, pas moins de 5,668 kg au total.
Le contenu testé se révèle positif à la cocaïne. Les douanes reconnaissent « une tentative de dissimulation aboutie et une forme peu commune pour ce produit ». Ceci, d’autant que le passager a visiblement omis de déclarer 770 euros en espèce, également retrouvé sur lui.
L’accusé, dans le box ce 26 janvier, reste discret. Aidé par un traducteur, cet homme de nationalité espagnole et vivant en République Dominicaine déroule à sa manière, les faits qui l’ont conduit devant la cour ce mercredi 26 janvier. Lui qui n’a jamais été condamné auparavant.
Un narcotrafiquant nommé « Brasil »
Cet homme de 50 ans explique à la Présidente qu’il s’est vu proposé cette livraison alors qu’il se trouvait au Brésil. La personne qui se serait présentée au prévenu sous un nom original, « Brasil ». Sans emploi depuis 2003, l’accusé explique souffrir d’une paralysie de la jambe gauche depuis la naissance. C’est donc un besoin financier qui l’aurait motivé dans cette entreprise. Si l’opération avait abouti, le voyage aurait pu lui rapporter entre 3.000 et 4.000 euros. Il reconnaît également avoir déjà effectué ce type de « travail » il y a une dizaine d’années. Celui-ci aurait alors fait entrer un kilogramme de cocaïne à Punta Cana, en République Dominicaine.
« Les douanes françaises n’ont pas à rougir face à leurs homologues australiens. »
Face à ces explications, le procureur de la République ne peut cacher son mécontentement, félicitant le travail des douanes. « Lorsqu’on voit l’émission Douanes sous haute surveillance, on ne peut que saluer les agents français qui n’ont pas à rougir face à leurs homologues australiens. » Il requiert ainsi un soutien à la demande d’amende douanière, une confiscation de la marchandise, trois ans d’emprisonnement et dix ans d’interdiction de territoire.
Trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt
De son côté, l’avocate de la défense demande si ce procès est celui de son client, ou bien celui de la cocaïne. En effet, elle estime que le poids exact de substance est inconnue. « La cocaïne liquide est composée en grande partie d’additif. De plus, le poids mesuré par les douanes ne prend pas compte du poids des bouteilles en verre qu’il faudrait aussi soustraire. » Face à cela, à l’honnêteté du prévenu, et du contexte économique et social difficile dans lequel il se trouve, la défense appelle à une peine plus juste. Une peine consistant en une confiscation des substances et une interdiction de territoire.
Malgré tout, ce voyage qui aurait pu rapporter jusqu’à 4.000 euros à l’accusé, lui apporte finalement une peine de trois ans de prison, dix années d’interdiction de territoire, ainsi que 140.000 euros d’amende et une confiscation de la cocaïne liquide qu’il transportait.