Depuis novembre dernier, l’artiste Popnographe affiche des clichés de femmes, qu’elle a rencontré, dans les rues de la Ville rose pour lutter contre le harcèlement de rue. Une rencontre, une photo, une libération.
« Girls don’t dress up 4 boys » (« Les filles ne s’habillent pas pour les garçons »), c’est l’idée d’un projet artistique avec laquelle s’est réveillée Laurène, alias Popnographe, un matin de novembre. Quinze jours plus tard, cette artiste de 28 ans affichait des photos en noir et blanc de femmes, accompagnées de citations, dans les rues de Toulouse (Compans, Saint-Agne). C’est l’ambition de sensibiliser et de dénoncer le harcèlement de rue et le sexisme ordinaire qui la guide dans son projet.
Si ses amies et collègues ont été les premières participantes, Popnographe a vite été contactée par des toulousaines sensibles ou victimes de harcèlement de rue. L’artiste les rencontre individuellement, elles discutent autour d’un café. Les femmes libèrent la parole, dénouent leur vécu.
« Il y a plein d’histoires et de profils différents et en même temps beaucoup de similitudes dans ces actes malveillants », lâche Laurène.
Elle propose aux filles de venir dans une tenue dans laquelle elles se sentent bien ou qu’elles s’interdisent de porter. Faire disparaître l’auto-censure vestimentaire des femmes : c’est ce que recherche Laurène. Après avoir réalisé quelques clichés des filles, la jeune femme les expose sur des panneaux d’expression libre en y joignant un témoignage.
Déjà une vingtaine de femmes ont franchi le pas et Popnographe continue de recevoir des messages. Fort de son succès, elle imagine publier plus tard un livre à l’image de son travail.