Après l’appel lancé par le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume la semaine dernière, des dizaines de Haut-Garonnais se sont proposés pour aider les agriculteurs du département. Une aide qui doit encore s’organiser.
Didier Guillaume avait appelé les Français à rejoindre « la grande armée de l’agriculture française ». Un appel entendu en Haute-Garonne où les agriculteurs ont reçu des dizaines de propositions. « L’agriculture est un secteur d’activité qui recherche souvent de la main d’œuvre donc c’était une bonne nouvelle pour nous. » explique Jonathan Izard, le président du syndicat des Jeunes Agriculteurs Haute-Garonne. « On a déjà reçu plus de 50 propositions donc c’est plutôt positif. »
Plus de 100000 inscrits en 48 h pour venir prêter main forte aux #agriculteurs. Merci de répondre au besoin d’un secteur essentiel de la nation! Nous garantirons la sécurité sanitaire de ces futurs aidants. @murielpenicaud @BrunoLeMaire #covid19 #Gestesbarrieres https://t.co/XTFXOXa19L
— Didier GUILLAUME (@dguillaume26) March 26, 2020
Pour mettre en relation agriculteurs et volontaires, la FNSEA a mis en place la plateforme « Des bras pour ton assiette » avec l’ANEFA (Association nationale emploi formation en agriculture) et Pôle Emploi. Selon Didier Guillaume, déjà 150 000 personnes se sont déjà inscrites sur le site.
De son côté, l’antenne haut-garonnaise du syndicat des Jeunes Agriculteurs s’organise avec ses propres moyens. « Les personnes volontaires ont directement pris contact avec nous afin de proposer leur aide. On essaie maintenant de dispatcher ces personnes selon les besoins des agriculteurs. » explique Jonathan Izard.
Une aide de proximité
Une répartition qui doit respecter quelques critères selon le céréalier : « Tout le monde ne peut pas exercer tous les types d’activité agricole, il faut parfois être formé. On fait aussi attention au secteur géographique des personnes, on ne veut pas les faire trop circuler ». Un critère géographique rappelé par le ministre de l’Agriculture qui déclarait à BFM Business : « On ne traverse pas la France pour y aller, c’est uniquement de la proximité, c’est pour les habitants de nos villages, soit de nos centres-bourgs qui sont à quelques kilomètres des agriculteurs. »
Côté conditions sanitaires, « tous ceux qui viendront aider nos agriculteurs devront respecter les gestes recommandés » assure Jonathan Izard. Une déclaration complétée par Samuel Vandaele, le président des Jeunes Agriculteurs sur Franceinfo « un certain nombre de choses sont mises en place, comme la mise à disposition de gants, du gel hydro alcoolique, des masques s’il y en a de disponibles. »
Demandeurs d’emploi, indépendants et salariés
Dans un communiqué publié le 24 mars, Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances), Muriel Pénicaud (ministre du Travail) et Didier Guillaume ont précisé les modalités selon lesquelles les Français peuvent choisir d’aller aider les agriculteurs. Demandeurs d’emploi, indépendants dont l’activité s’est arrêtée mais aussi les salariés « qui subissent une mesure d’activité partielle » peuvent proposer leur aide. Ces derniers peuvent cumuler l’indemnité d’activité partielle et le salaire qui découlera de leur contrat dans la filière agricole « sous réserve que son employeur initial lui donne son accord pour respecter un délai de prévenance de sept jours avant la reprise du travail ».
«Nous avons besoin de bras pr remplir vos assiettes. Je tiens à rassurer tts les personnes intéressées : ttes les mesures de sécurité nécessaires seront mises en place pour les accueillir et elles sont rémunérées» @ChLambert_FNSEA sur @BFMTV
Rdv sur https://t.co/J4b0QwoHI5 pic.twitter.com/GPKr7MywPi— La FNSEA (@FNSEA) March 24, 2020
Mais la mise en place effective du renforcement de la main d’œuvre reste encore floue pour les Jeunes Agriculteurs du département de la Haute-Garonne. « Ça commence juste, on ne sait pas encore comment ça va se passer, mais les personnes qui se proposent seront sûrement rémunérées. »
Le ministre de l’Agriculture a par ailleurs déjà annoncé qu’un autre appel à volontaires serait lancé mercredi pour le transport et la logistique.