Le gouvernement a annoncé la reprise des cours à partir du 11 mai prochain. A Toulouse, parents d’élèves et professeurs appellent au respect des consignes sanitaires.

Les professeurs sont partagés entre la nécessité de reprendre les cours et éviter les contaminations massives dans les établissements scolaires. C’est en tout cas le sentiment que partage Fabian Berges, professeur de maths aux lycées toulousains Galliéni et Stéphane Hessel.

« On se rend bien compte qu’il faut que les choses repartent », admet-il. En tant que militant SGEN-CFDT, il est prêt à retourner à l’école « mais pas à n’importe quel prix ». Pour lui, il est évident que « l’Education nationale doit protéger ses employés autant qu’elle doit protéger les élèves. »

Les mesures de distanciation sociale difficilement applicables à l’école

Côté parents, l’inquiétude monte. Murielle Paletou est parent d’élève et présidente de la FCPE 31. Elle émet « une très, très, très grosse réserve à la réouverture des écoles si les conditions sanitaires ne sont pas respectées ».  Elle s’appuie sur l’avis du Conseil Scientifique, qui propose d’attendre septembre.

De plus, les mesures de distanciations sociales lui semblent difficilement applicables autant en maternelle qu’au lycée. « Je vois mal les adolescents vraiment réussir à ne pas se toucher pour se dire ‘’bonjour’’ par exemple ».

Autre point sensible : le transport scolaire

La société Innaya, qui assure le transport d’élèves handicapées n’a toujours pas reçu de consignes de la part du Conseil général ou de la mairie. Pour son responsable, la reprise du service s’annonce « très délicate ».

D’ordinaire, une voiture transporte deux à trois personnes, et il est « financièrement impossible » d’adapter cette organisation au contexte sanitaire. Les chauffeurs et les accompagnateurs seront équipés de masques et de gants, mais l’entreprise ne sera pas en mesure d’en fournir à chaque élève.

Un volontariat problématique

Le retour à l’école se fera sur la base du volontariat. Autrement dit, la décision incombera aux parents. Mais « c’est une décision difficile car elle touche à la santé de leur enfant » soulève Murielle Paletou. « Certains d’entre nous sont très sollicités pour reprendre le travail. S’ils choisissent la santé de leurs enfants, ils peuvent perdre leur emploi, c’est un dilemme compliqué » confie-t-elle.

Pour Fabian Berges, « C’est une équation compliquée ». Les élèves fragiles dans l’enseignement à distance doivent revenir en cours. Mais parallèlement, « ce sont ces familles qui sont réticentes à envoyer leurs enfants à l’école. »