Quatre fois championne de France, Aurore Delbosc pratique le tir-à-l’arc depuis 2012. À 20 ans, l’étudiante à Sciences Po Toulouse ne compte pas s’arrêter là et affiche un objectif précis : intégrer l’équipe de France.

Entre ses cours à Sciences Po Toulouse la semaine et ses compétitions de tir-à-l’arc le week-end, Aurore Delbosc mène une vie à deux vitesses. Depuis 2012, l’étudiante pratique le tir en nature et 3D, et depuis septembre dernier le tir en salle. Elle s’essaie pour la première fois à ces disciplines lorsqu’elle a douze ans, accompagnée de son oncle, lui-même président du club des Archers cathares en Ariège. « De base je n’étais pas sportive, il m’a proposé d’essayer, ça m’a plu et j’ai continué. »

Poussée par son oncle, l’archère s’inscrit à ses premières compétitions en 2013 et accumule les victoires. La compétitrice affiche déjà quatre titres de championne de France de tir nature et 3D à son palmarès. Deux disciplines qui se pratiquent en extérieur : « le tir nature ça consiste à tirer dans des blasons animaliers, mais ce ne sont que des photos, et en tir 3D on tire sur des animaux en trois dimensions, en mousse, à échelle réelle ». « Mais on n’est pas des barbares ni des chasseurs », ajoute-elle en riant. La jeune Ariégeoise a même converti ses parents : ceux qui l’accompagnaient à tous ses championnats s’entraînent désormais avec elle le samedi lorsqu’elle revient dans le village de son enfance. « C’est devenu un moment en famille ».

Allier sport et études

Désolée de constater que peu connaissent le tir-à-l ’arc, Aurore vante les nombreuses qualités de ce sport où les compétences physiques sont secondaires. « C’est un sport où le mental a une place très importante, c’est beaucoup de concentration, de persévérance et de patience ». Des atouts que possède Sara López, plusieurs fois championne du monde, dont s’inspire l’étudiante. « J’admire sa détermination et sa force mentale en duel, c’est vers cet état d’esprit que j’essaie de me diriger ». Justement, Aurore compte sur ce mental d’acier pour atteindre son objectif à long terme : intégrer l’équipe de France.

Même si cette passion occupe une place importante dans son emploi du temps, Aurore ne compte pas pour autant abandonner ses études et essaie de conjuguer les deux. « Je suis parfois obligée de sacrifier des compétitions », confie celle qui donne la priorité à son parcours scolaire.

Le tir-à-l’arc comme fil rouge

Depuis son entrée à Sciences Po Toulouse il y a deux ans, elle intervient dans le cadre du programme d’aide aux élèves DISPO dans le lycée Mirepoix où elle a étudié. Un accompagnement dont elle avait elle-même bénéficié pour préparer le concours d’entrée à l’école : « je n’avais pas l’ambition d’intégrer Sciences Po avant de participer au programme DISPO, donc je suis contente de retourner dans mon lycée et de montrer aux élèves que c’est possible d’y entrer ».

Aussi sensible à l’art, elle est engagée dans la fanfare de son école et a participé à l’organisation d’Artefact (événement culturel des étudiants des Instituts d’Etudes Politiques). Mais « le tir-à-l’arc a toujours été le fil rouge », un fil qu’elle ne compte pas rompre l’année prochaine lorsqu’elle partira six mois en Islande. La championne a même déjà commencé à chercher un club qui pourra l’accueillir.