Lilian Gendre a décidé, après un an et demi de cours à l’Institut d’études politiques de Toulouse, de quitter l’établissement pour devenir boulanger. Avant d’entamer une formation, il enfourchera son vélo pour un tour d’Europe des boulangers. Le but : rencontrer des professionnels et découvrir de nouvelles techniques. Départ le 3 mars.

« En début de première année, devenir boulanger, c’était juste une blague. Je disais que j’ouvrirai ma boulangerie un jour. On en rigolait avec les copains ». Finalement, la blague est devenue réalité. A 19 ans, et après trois semestres effectués à Sciences Po Toulouse, Lilian se rend compte qu’il ne souhaite plus y continuer ses études. L’idée de travailler en tant que boulanger n’est pas sortie de nulle part : « J’ai failli partir en apprentissage boulangerie en troisième au lieu d’aller dans un lycée général ». Son maître de stage lui avait alors proposé de le prendre en apprentissage.

« J’avais besoin de faire des choses avec mes mains. J’ai regardé des vidéos du travail de Nicolas Supiot, un paysan boulanger en Bretagne. Et là, je me suis dit, c’est ça que je veux faire ! » Depuis qu’il a quitté l’IEP en février 2018, il a connu des expériences dans plusieurs boulangeries. Des professionnels qui travaillent en boutique, mais aussi des paysans boulangers qui produisent leur blé eux-mêmes, le transforment, le moulent et finissent par transformer le produit en pain.

La fibre écologique

Car Lilian Gendre ne veut pas faire simplement du pain. Il veut que son produit soit au levain et avec des farines bio. Cet ancien membre de l’association Gaïa de l’IEP n’a rien perdu de sa sensibilité écolo. « Je voulais travailler dans l’environnement. J’étais très intéressé par les questions d’agriculture », souligne le futur boulanger.

S’il décide de se lancer dans un tour d’Europe des boulangers à vélo, c’est parce que cela faisait un moment qu’il voulait voyager. « Depuis que j’ai rencontré Jamel Balhi [un aventurier qui a réalisé un tour du monde en courant, ndlr], je veux voyager », justifie le Vendéen. « Et puis, j’ai envie de rencontrer des gens, dormir chez eux. Voir ce qu’ils font. Je voulais faire un tour des boulangers pour voir comment leur affaire fonctionne ».

A la rencontre des boulangers européens

Le 3 mars, il va donc partir à vélo depuis la Vendée en direction de Toulouse. Puis Strasbourg et l’Allemagne en direction d’Hambourg, le Danemark, la Norvège pour voir les fjords. Le chemin du retour est prévu par l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France. Lilian Gendre s’est donné quatre mois pour réaliser son parcours. « J’ai déjà contacté des boulangers. Je vais en voir un en Vendée, un en Dordogne, un en Ariège, un dans l’Ain ». Les découvertes s’annoncent nombreuses : « Il y a des endroits où ils font le blé, la farine, le pain trois fois par semaine et ensuite les gens se servent eux-mêmes librement. Ce sont pleins de choses différentes que j’aimerais vraiment découvrir ».

Et pour la suite ? « Je reviens pour l’été car il y a du travail. Je vais partir ensuite en formation en septembre. Soit un CAP, soit une alternance ou une école, je ne sais pas encore ».