« La voix est libre », l’émission de France 3 consacrée aux municipales a accueilli le samedi 9 novembre sur l’antenne Midi-Pyrénées, le premier débat des élections municipales toulousaines, qui se tiendront les 23 et 30 mars prochain. Un moment marqué par l’absence du candidat PS, actuel maire de la ville et par la présence du FN.

Sur le plateau de l'émission. © Fabrice Valéry / France 3 Midi-Pyrénées
Le présentateur, Patrick Noviello était entouré sur le plateau de 4 candidats : Antoine Maurice, tête de liste d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), Jean-Luc Moudenc pour « l’Union de l’opposition », Jean-Christophe Sellin du Parti de Gauche et Serge Laroze pour le Front National. Christine de Veyrac et Jean-Pierre Plancade manquaient à l’appel.

Pierre Cohen n’est pas en campagne

L’absence du maire de la ville était sur toutes les lèvres. Le présentateur a commencé par répondre à cette interrogation en citant le courrier adressé par Pierre Cohen à la direction de la chaine. Le maire de la ville rose n’est pas encore en campagne et interviendra « le moment venu » a-t-il justifié. Aurait-il peur du bilan ? ont commenté les invités du débat.

Sur le plateau, la présence de Serge Laroze a suscité de vives réactions parmi les candidats et au sein du public. Le Front National ne s’était pas présenté au précédent scrutin, mais compte bien y remédier cette année avec la liste « Toulouse bleu marine ». « Sarkozy n’aura pas nos électeurs » a lancé Serge Laroze. Sans grande surprise et à plusieurs reprises, le conseiller régional, professeur à Sup’Aéro, a tenu des propos xénophobes.

Le public indiscipliné composé surtout de militants et de journalistes a commenté et applaudi tour à tour les propos des candidats. Ce, malgré les demandes de silence. Sur les réseaux sociaux également, les réactions se sont succédées.

Débattre autour des transports, du logement et de la sécurité

Chaque candidat a défendu ses positions. Autour des transports, Jean Luc Moudenc relance le projet de deuxième rocade. La réaction du candidat de l’écologie ne se fait pas attendre. Maurice Antoine signale « le retard de développement » et note une « fausse solution » de l’UMP. Alternative ? Une rocade qui prend en compte « l’impératif social et la santé publique », une rocade pour les transports en commun et non les automobilistes, annonce Jean-Christophe Sellin.

Concernant la crise du logement, la solution est dans la réquisition pour le Parti de Gauche et EELV. Mais, l’idée est tout simplement consternante pour le chef de file de « Toulouse bleu marine », pour qui c’est une atteinte au droit de la propriété en faveur de « la préférence étrangère » et d’enchaîner « 5 000 nouvelles familles viennent s’installer à Toulouse chaque mois, j’aimerais bien connaitre leur origine… »

Jean Luc Moudenc, plutôt que de prendre position clairement sur la question des réquisitions, préfère miser sur le long terme et promettre aux Toulousains une aide pour l’accès à la propriété.

Dernier thème qui consolide les positions : la sécurité. Et les mots comptent pour en parler. Maurice Antoine préfère le terme de « tranquillité » et insiste sur l’atteinte aux libertés créés par la vidéo surveillance, ainsi que son « efficacité non prouvée ».

Questions autour de la police municipale, l’armer ? la doubler ? ou relancer la police de proximité ? Jean-Luc Moudenc veut remettre des brigades de nuit, tandis que Serge Laroze l’accuse d’avoir « désarmé la police ». « Parlons aussi de grande délinquance et de fraude fiscale » lance Jean-Christophe Sellin.

Les débats nationaux font mouche au niveau local. Une conclusion rapide pour chaque candidat et le tour est joué.

Ce premier débat télévisé aura au moins le mérite d’avoir clarifié les positions, démontré les divergences et convergences d’opinion. Il s’agit désormais de proposer les solutions qui sauront convaincre les Toulousains. Et pour Pierre Cohen, ce sera bientôt l’heure du bilan. Le candidat de la majorité sera « officiellement » en campagne, fin novembre.

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