Depuis ce jeudi 1er février, le prix de l’électricité augmente de plus de 9,8 % pour les particuliers et de 5,6 % pour les professionnels. Une hausse que beaucoup ont du mal à comprendre.

C’est une mauvaise nouvelle pour le porte-monnaie des Français : le prix de l’électricité augmente et la note s’annonce salée. À partir de ce jeudi 1er février, si vous avez un abonnement heures pleines ou heures creuses vous payerez  9,8 % de plus sur votre facture. Alors que le prix de l’électricité a déjà bondi de 25% entre février et août 2023, cette nouvelle hausse est une difficulté supplémentaire pour les classes moyennes.

Élisabeth, retraitée de la fonction publique, a dû trouver des astuces pour moins consommer. « À la maison j’éteins les lumières, je débranche les appareils électroniques et je me limite à une machine à laver par semaine », déclare-t-elle. Des gestes qui semblent bien dérisoires au vu des augmentations. Dépitée, aujourd’hui elle envisage des solutions plus radicales pour faire face à cette nouvelle hausse : « si ça continue comme ça, l’hiver prochain je n’allumerai pas le chauffage, je ne pourrai plus. »

Un désarroi partagé par les plus jeunes. Baptiste, étudiant en sociologie, raconte ne pas arriver à vivre correctement. « Je vois que tout augmente, je suis régulièrement à découvert et ça me fait de plus en plus peur pour l’avenir », affirme-t-il. En effet, depuis la crise du Covid-19, l’inflation a fait augmenter les prix de l’alimentation et de l’énergie, fragilisant un peu plus encore les ménages.

 « Se serrer la ceinture »  

Selon un sondage Elabe, 85 % des français estiment être contraints de se priver pour pouvoir subvenir aux dépenses essentielles. C’est le cas de Mathieu, père de famille, il a vu sa facture augmenter de 75 euros cette année. « On ne fait déjà plus de restaurants ni de cinéma, pour les enfants on achète d’occasion, on évite les cadeaux imprévus par exemple ». Il aimerait que ces augmentations cessent : « il y a une colère sourde, les gens en ont marre, on veut pouvoir vivre dignement », souffle-t-il.

Mais pour d’autres, à cause de l’inflation, la privation ne s’arrête pas seulement aux loisirs. « J’ai arrêté d’allumer le chauffage, c’est trop cher. Avec mon compagnon on met des pulls, une bouillotte et on passe notre hiver comme ça », affirme Aurore, éducatrice spécialisée. Avant d’ajouter résignée, « sinon on mange pas à notre faim.»

Nicolas, père d’un enfant de 4 ans, avoue ne pas comprendre pourquoi le gouvernement continue « d’accabler le portefeuille des français ». « Ce sont toujours les classes moyennes qui subissent. Même quand on est deux à travailler dans le foyer, les fins de mois sont difficiles et ça ne va pas en s’arrangeant », déclare-t-il.

Une hausse qui n’a pas manqué de faire réagir le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, il dénonce la mainmise de l’Europe sur l’électricité puisque la France « ne paye plus l’électricité au prix ou elle le produit ». Pour Nicolas Goldberg, Responsable Energie, cette explication est fausse, car l’Europe « permet de réguler la totalité du nucléaire » il s’agit d’une politique fiscale nationale.

 « Sortir définitivement du quoi qu’il en coûte »

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, assume cette hausse du prix de l’électricité. « C’est une décision difficile, mais c’est une décision qui est nécessaire pour garantir notre capacité d’investissement dans de nouvelles capacités de production électrique » a-t-il justifié. Il a notamment précisé qu’il n’y aurait pas de hausse supplémentaire sur l’électricité avant février 2025.