Alors que les défaites s’accumulent et que les supporters commencent à s’agacer du jeu proposé, le TFC s’apprête à vivre un mois de février des plus vertigineux. Éléments d’analyse en quatre enjeux.

C’est un mois inédit pour le TFC. Une équipe de Ligue 1 comme elle n’a pas pour habitude de jouer sur deux tableaux diamétralement opposés. A savoir jouer le maintien, ce qui induit d’avoir très peur face à des adversaires comme le FC Nantes dont le match se jouera le 11 février. Et jouer un seizième de finale de la Ligue Europa, ce qui induit « d’avoir des ambitions » selon le président du club Damien Comolli, face au Benfica Lisbonne, mastodonte européen. Les montagnes russes prévues pour ce mois de février ne s’arrêtent pas là, bien au contraire.

Un maintien à assurer

Sur le plan sportif, le TFC traverse une période assez inquiétante. Après avoir été éliminés par Rouen, club de National, en Coupe de France, les Violets ont encaissé une nouvelle défaite en Ligue 1 face au RC Lens. A la 19ème journée du championnat, le club de la ville rose n’a qu’un point d’avance sur le premier relégable, l’Olympique Lyonnais. Une crise sportive importante qui ne devrait pas s’améliorer en février. Il devra créer l’exploit face au Stade de Reims, l’AS Monaco et le LOSC, respectivement 6ème , 4ème et 5ème de Ligue 1.

Le match le plus important du mois concernant le championnat se jouera le 11 février. Les joueurs de Carles Martinez Novell rencontreront le FC Nantes, concurrent direct au maintien. Une victoire est plus qu’obligatoire pour ne pas tomber dans une crise encore plus profonde. Sans oublier le match aller-retour de haute altitude face au Benfica Lisbonne. Une série de matchs qui risque de faire des ravages. D’autant plus que les statistiques des Violets au Stadium sont inquiétantes : une seule victoire sur ses 16 derniers matchs à domicile en Ligue 1.

Un entraîneur à rassurer

Les jours passent et Carles Martinez Novell est toujours là. L’entraineur espagnol en place depuis le mois de juillet 2023, à la suite du limogeage de Philippe Montanier, ne fait toujours pas l’unanimité auprès des supporters. En plus des changements tactiques à répétition et du manque de résultat probant, le jeu du TFC semble sans idée. Une situation qui commence à agacer la communauté de supporters des Violets dont les tweets hostiles au technicien espagnol fusent à chaque match du club de la ville rose. D’autant plus qu’en marge du match nul face à Rennes le 17 décembre dernier, l’espagnol a tenu des propos qui ont été mal traduits en conférence de presse : « j’aurais bien aimé que le public aide aussi ». Une fausse polémique qui n’a fait qu’empirer son image auprès des supporters.

Toutefois, le président du club, Damien Comolli a une totale confiance en son entraîneur. Le 18 décembre au micro de Canal +, il indiquait être « conscient de la situation, mais pas inquiet. Carles Martinez sera notre entraîneur en 2024 ». L’entraineur espagnol, lui, continue d’y croire et attribue les difficultés du club lors du mois de janvier aux « blessures, au mercato, et à la CAN » dans une conférence de presse à la suite de la défaite face au RC Lens le 26 janvier. Le mois de février est donc le mois de tous les dangers pour lui. En cas de défaites à répétitions assortie d’une élimination en Ligue Europa, il y a fort à parier que le club ne lui fasse plus confiance. Dans le cas contraire, ce sera lui le héros.

Une qualification historique à aller chercher

C’est une rencontre bonus mais remplie d’espoirs. Les Toulousains vont affronter les jeudis 15 et 22 février le Benfica Lisbonne, deux fois vainqueur de la coupe d’Europe des clubs champions, l’ancêtre de la Ligue des Champions. Ce seizième de finale de la Ligue Europa dont le TFC s’est qualifié en terminant deuxième de sa poule. Il avait notamment battu le Liverpool FC au Stadium dans une soirée de légende. Renouveler l’exploit face au Benfica ? « On y va sans complexe, avec beaucoup d’ambitions », affirme Damien Comolli. Le match retour au Stadium le 22 février s’annonce grandiose dans un stade qui devrait être à guichet fermé. Mais d’un point de vue comptable ce match aller-retour se place en plein milieu d’un mois de février qui compte quatre matchs de championnat.

Alors que l’effectif s’est très peu renforcé au mercato d’hiver avec seulement deux arrivées, Yann Gboho et Shavy Babicka, l’enchaînement des matchs peut être fatal pour le TFC. Du 11 février avec la réception d’un concurrent direct au maintien, le FC Nantes au 25 février et la réception d’un gros de Ligue 1, le LOSC, les Violets vont devoir jouer tous les quatre jours. De quoi se poser de sérieuses questions sur la capacité de l’effectif à ne pas se noyer sous la pression.

Des rumeurs de vente à évaporer

Le média américain Bloomberg, spécialisé en économie, avait annoncé le 2 novembre 2023 une probable vente du club de la ville rose. Le fonds d’investissement américain RedBird Capital Partners détient 85% des parts du TFC. Il avait racheté le club en 2020 à la suite de la saison cauchemardesque en Ligue 1 qui avait vu les Violets finir en dernière position. Les investisseurs américains auraient ainsi décidé d’engager des pourparlers en vue d’une éventuelle vente du club toulousain. Une information confirmée par L’Equipe le 17 janvier 2024. Le quotidien français annonce que le deal se ferait entre amis américains et serait en passe de se concrétiser. Les RedBird Capital Partners devraient laisser leur place à leur voisin new-yorkais Otro Capital Group, un autre fonds d’investissement. Néanmoins, le club s’est exprimé sur les réseaux sociaux et « dément catégoriquement » tout processus de vente.

Cette tentative d’éteindre le feu ne suffit pas à évacuer les doutes et les questionnements des supporters et des joueurs sur l’avenir du TFC. Le mois de février se jouera donc dans une ambiance pesante et incertaine. Ce qui ne devrait pas aider à calmer les esprits en cas de défaites.

Crédit photo : Louis Breton