Depuis déjà un mois, le personnel hospitalier de l’unité psychiatrique pour adultes du CHU de Purpan à Toulouse est en grève à durée illimitée. Ils dénoncent des conditions de travail devenues invivables et des salaires dérisoires face aux responsabilités et à la charge de travail.
«Nous sommes épuisés, les conditions de travail ne sont plus acceptables’’ explique un infirmier en poste depuis 10 ans, mais ‘’résolu à partir si les choses ne changent pas». L’unité psychiatrique, chargée de prendre en charge les patients adultes, fait face depuis plusieurs mois à une surcharge de travail et à des ressources insuffisantes. Le personnel soignant épuisé a décidé de faire entendre sa voix devant le bâtiment principal. Ils dénoncent un manque de personnel, des conditions de travail dégradées et une pression constante. « Les effectifs sont insuffisants pour répondre aux besoins des patients » témoigne un aide-soignant. Les revendications portent sur l’embauche immédiate de personnel supplémentaire, l’amélioration des conditions de travail, et une revalorisation salariale.
Un incident malheureux
Le week-end dernier, un incendie s’est déclaré dans une des chambres, un incident qui n’a heureusement fait aucun blessé. Cependant « il aurait sûrement pu être évité si nous étions un plus grand nombre » selon Samuel, infirmier de nuit. La suppression des lits est également un problème car les patients « stagnent aux urgences et nous devons avoir recours à la contention qui n’est pourtant pas nécessaire dans la plupart des cas ». Cet incident a amené le syndicat SUD à soutenir les soignants. « Nous soutenons pleinement les soignants de l’unité psychiatrique dans leur combat pour des conditions de travail décentes. La qualité des soins dépend directement du bien-être des soignants ».
Des revendications entendues mais cela sera t-il suffisant ?
Face à cette mobilisation, la direction du CHU de Toulouse a annoncé il y a quatre jours la mise en place d’un système de recrutement facilité pour les infirmiers et profiter de la revalorisation nationale pour rendre plus attractifs les postes de nuits. La directrice de l’unité psychiatrique, Marianne Pradère rappelle cependant que le personnel soignant est choisi en nombres et en compétences pour répondre aux besoins. Et qu’en 2022 l’unité a accueilli quatre infirmières de plus et une nouvelle pour le poste de nuit. Cette mobilisation n’est pas ordinaire, de nombreux hôpitaux dénoncent les conditions de plus en plus difficiles et le manque de moyens. À Toulouse, la mairie a donc également décidé d’engager des travaux il y a trois semaines, dit « d’humanisation » d’une valeur de 600 000 euros. Mais cela ne sera pas suffisant selon certains personnels soignants qui se disent « au bout du rouleau ».
Cette grève suscite également un débat plus large sur les défis auxquels sont confrontés les professionnels de la santé mentale, dans un contexte où la demande de services psychiatriques est en constante augmentation.