Ce vendredi 12 janvier se produit Kali Kali, jeune musicien basé sur Toulouse. C’est à La Passerelle, un lieu autogéré dans le quartier des Minimes, qu’il montera sur scène pour la première fois.

Est-ce que tu peux te présenter et nous parler de ton parcours dans le monde de la musique ?

Je m’appelle Timon, j’ai 21 ans et je fais de la musique sous le nom d’artiste Kali Kali. J’ai commencé la musique très jeune avec la pratique du piano. J’en ai fait pendant neuf ans avant de rejoindre le conservatoire de Narbonne, la ville la plus proche de la campagne dont je suis originaire. À partir de là, je suis rapidement passé du classique au jazz.  Je m’étais un peu lassé du classique : c’est très répétitif, très normé… Et comme j’improvisais tout le temps, ça me paraissait plus en phase avec ma pratique que de me tourner vers un style musical plus libre. Cette phase a duré cinq ans et après j’ai décidé d’abandonner mes études au conservatoire pour me consacrer uniquement à l’exploration de la musique, sans contraintes. 


En parallèle, j’ai commencé à me pencher vers 15 ans sur la musique électronique, très orientée expérimentale. J’ai exploré beaucoup de styles pour trouver ce qui me plaisait et ça m’a amené à fusionner la trap et le hip-hop avec l’expérimentale, partageant mes créations sur des scènes alternatives de Soundcloud, entre autres. A partir de là, certaines connexions se sont créées avec d’autres artistes, et ça m’a amené à pas mal collaborer en tant que beatmaker. J’ai collaboré avec des rappeurs comme Skiifal ou Mike Dimes, qui sont canadiens et américains. En France je collabore beaucoup avec Pollux. C’est un rappeur avec qui je m’entends super bien, ça match bien entre nous alors j’ai énormément participé à ses deux derniers projets. Mais aujourd’hui j’ai fait le choix de m’en éloigner un peu pour me recentrer sur moi et sur mes envies. J’ai renoué avec la composition en solo et maintenant je travaille sur mes propres projets, que j’ai hâte de faire découvrir.

Comment est-ce que tu qualifies ton univers musical ?

Mon univers musical actuel est très varié. Je dirais que j’aime beaucoup les nappes. J’aime beaucoup tout ce qui est ambiant, contemplatif. Et j’adore tout ce qui est très pop. Donc je pense que sans le vouloir, je mêle un peu les deux. Après, les petits détails dans mon style musical, ça vient de ce que j’écoute sur le moment, de phases de vie… Mais le fil rouge ça reste quand même les mélodies entraînantes, un peu catchy.

Ton premier concert est ce soir. Comment est-ce que tu te sens ? Est-ce que ça t’a demandé beaucoup de préparation ?

C’est la première fois donc c’est un peu stressant. Mais bon, je ne me mets pas trop la pression non plus. Je dis ça maintenant, mais ce soir ça ne va pas être la même, je pense, surtout avec les préparatifs. Comme c’est ma première scène, j’ai dû apprendre à interpréter mes morceaux. Enregistrer un son, et le jouer devant des gens, ça n’a rien à voir. C’est ce qui a demandé le plus de préparation ; l’interprétation, la gestuelle… C’était pas évident au début, mais franchement, ça va le faire.

C’est quoi tes ambitions en tant qu’artiste ? Est-ce que tu peux nous parler un peu de tes futurs projets ?

Moi, j’aimerais bien sonoriser un remake d’Harry Potter… Non, c’est pas vrai. (rires) Je vais continuer à composer, à créer, en espérant que ça touche le plus de gens possible. Ce qui est sûr, c’est que j’aurais pas trop de mal à me renouveler. J’ai envie de pouvoir garder ça. Chaque nouveau projet que je conçois est influencé par ce que j’écoute, l’endroit où je me trouve, des gens avec qui je suis… Et comme je vagabonde pour créer, les résultats sont toujours variés. 

Après, j’aimerais aussi pouvoir me sortir un peu la tête de ce que j’ai l’habitude de faire. Je voudrais bien composer pour un ballet, ou pour le cinéma. Un jour peut-être, mais on n’y est pas encore.

Et ton futur tu le vois en solo aussi ou est-ce qu’il y a des collaborations qui te font rêver ? 

C’est dur ça… Avec Saya Gray je pense. Ça serait vraiment cool ! Par contre, j’ai plein de discussions rêvées. Il y a plein de gens – notamment les gens que j’idolâtre le plus – avec qui j’adorerais discuter. J’irais pas forcément chercher une collaboration. Quoique si ça se fait naturellement, pourquoi pas. Mais c’est surtout que c’est des gens que j’aimerais bien rencontrer et décrypter, tu vois. 

Crédit photo : cover de son dernier EP, Spring Break © Grace Kalunzodi