Pascal, père de famille de 56 ans, échangeait avec une mineure sur Internet, en utilisant un faux profil de jeune fille de 12 ans. Il a été arrêté par les forces de l’ordre mardi 25 février à Colomiers, près de Toulouse.

Depuis septembre, Pascal entretenait une correspondance enflammée sur les réseaux sociaux avec une mineure de 12 ans. Jusqu’à ce qu’il lui demande de la rencontrer. Arrivé au point de rendez-vous, aucune trace de l’enfant. Mais des cyber gendarmes l’attendaient. Il échangeait avec eux sans le savoir depuis des mois.

Devant le tribunal correctionnel de Toulouse, vendredi 28 février, Pascal détonne parmi les accusés. Ce cadre, cheveux grisonnant, chemise blanche et lunettes rectangulaires, travaille depuis 30 ans chez Airbus. Il gagne bien sa vie. Père de famille inconnu de la justice, sa femme est assise au premier rang. Quand le président Bonhomme le met devant ses faits, il argue savoir que « ce que j’ai fait c’est mal, mais mon jugement était altéré ». Son épouse lui avait pourtant déjà conseillé de consulter pour ses défaillances sexuelles, ce qu’il avait refusé. Dans son téléphone portable, les forces de l’ordre ont retrouvé 123 photos de mineures de 11 ans dénudées.

« Un jugement moral défaillant »

Le cinquantenaire a demandé un report d’audience. Le rapport de l’expert psychiatre est alarmant : « On ne peut pas écarter un passage à l’acte car il est très égocentré et possède un jugement moral défaillant. » Dans le box, Pascal le reconnait, mais l’affirme : « Jamais je ne passerai à l’acte. J’ai eu beaucoup de problèmes médicaux, mon travail est très stressant. Mais j’ai pris conscience que c’était mal. » Des faits difficilement acceptables pour le juge qui rappelle que l’accusé avait convenu d’un rendez-vous avec l’enfant.

La procureure s’inquiète : « Il dit ‘‘Ce n’est pas moi’’… Mais j’ai peur qu’il s’agisse d’une forme d’addiction et qu’il ne puisse pas ne pas recommencer. Il a tout de même fait des propositions sexuelles à une enfant de 12 ans ! » Elle met en doute la prise de conscience de l’accusé. « Ce processus de mise à distance démontre-il une véritable prise de conscience ou une déresponsabilisation ? »

Elle sollicite la détention provisoire dans l’attente de son jugement. Son avocat réclame une autre solution, loin de la prison. Elle souhaite que le cinquantenaire soit placé sous contrôle judiciaire, avec obligation de pointage et de soin. « Sa stabilité personnelle a été clairement insuffisante jusqu’alors. Le choc carcéral a déjà fait son œuvre.  »

Après délibéré, le tribunal l’a placé sous contrôle judiciaire avec « l’obligation de commencer à se soigner et de pointer hebdomadairement jusqu’à son audience », fixée au 27 mars. Le tribunal statuera alors sur sa condamnation.