Classée huitième métropole sur onze par la Fédération Usagers la Bicyclette (FUB), Toulouse s’affiche comme mauvaise élève en terme de politique cyclable. À quelques semaines des élections municipales, les toulousains souhaitent interpeller les candidats pour une politique en faveur de la marche et du vélo. Une grande convergence piétons-cyclistes dans les rues de la ville a réuni vendredi soir près de 700 vélos et 300 piétons.
Les associations présentes veulent “sensibiliser tous les politiques au fait de prendre en compte les transports doux dans l’aménagement de la ville”, explique Antoine, membre de “2 pieds 2 roues”. Cette association, à l’image des toulousains, n’est pas satisfaite des aménagements actuels dans Toulouse et reproche à Jean-Luc Moudenc son manque d’action. Ils revendiquent un Réseau Express Vélo (REVE) pour l’agglomération : des pistes cyclables en continuité et en plus grand nombre, pour plus de sécurité. Des schémas cyclables ont été réalisés par “2 pieds 2 roues” malheureusement le budget promis par la mairie n’a pas suivi. D’autres projets concrets sont proposés par l’association comme la piétonisation du pont neuf et de la rue de Metz, à l’image de la rue Alsace Lorraine.
Une future mairie plus efficace ?
Ce projet de piétonisation, nous le retrouvons parmi les promesses de campagne de certains candidats, c’est le cas de Nadia Pellefigue (Une Nouvelle Énergie). Présente ce soir-là, elle promet également 400 km de pistes cyclables soit 40 millions d’euros par an, ou encore un octogone parc sur les boulevards avec des pistes bidirectionnelles. Christiane, de “2 pieds 2 roues”, reste sceptique face à cette promesse de campagne : “on va voir, on espère, de toutes façons on a plus le choix”, avoue-t-elle.
Ce vendredi soir, d’autres candidats prononcent quelques mots, qu’ils développeront le lendemain lors de la réunion publique Vélo et Marche, organisée dans le cadre des élections municipales. Le représentant de Franck Biasotto (Toulouse Belle & Forte) a exprimé son souhait que “les cyclistes soient intégrés au sein des comités de ligne qui planifient les aménagements et le développement des infrastructures”. Selon Pierre Cohen (Pour la cohésion), il faut faire baisser les émissions de gaz à effet de serre en offrant une vraie alternative à la voiture à travers un réseau de mobilité de proximité et un RER, pour un renouvellement urbain en dehors de l’hypercentre. Enfin, pour Antoine Maurice, tout est d’abord une question de “courage et de volonté pour repartager les voiries, l’espace public, au bénéfice des piétons et des vélos”. Son plan consiste à doubler le budget vélo (soit 50 million d’euros par an), ce qui permettra de déployer 1000 km de pistes cyclables, avec des maisons du vélo dans différents lieux, en bref “tout en écosystème qui va favoriser et accompagner la pratique du vélo”.
La mobilisation était encadrée par une seconde association : Vélorution, qui elle, se bat pour “atteindre l’autonomie par le vélo”, explique Jean. Il déplore la situation actuelle « on se sent un peu traqués par les politiciens et les politiciennes, on n’a pas d’aide, on nous met même des bâtons dans les roues”. Derrière cette désillusion, ce qu’attendent aujourd’hui les toulousains ce sont des engagements “sincères, réels, concrets, et pertinents”.