La douzième édition du Festival Taul’Art se déroule à Toulouse jusqu’au dimanche 3 avril. L’association étudiante Génépi organise café-débats, projections et ateliers de mise en situation pour permettre aux participants de se faire leur propre idée du milieu carcéral.
Le Génépi fête cette année ses 40 ans. Créée à la suite d’émeutes dans les prisons au début des années 1970, l’association est aujourd’hui composée de 1600 étudiants bénévoles. Leur mission : aider à la réinsertion des personnes incarcérées, et sensibiliser le public aux problématiques de la prison, en organisant des séances de réflexion sur le milieu carcéral.
L’association veut changer la perception de la prison grâce à la pédagogie. «Au sein de l’asso, on a des avis très différents sur la prison, donc on donne seulement des informations neutres pour que chacun puisse se faire sa propre idée», explique Amandine, membre du Génépi et organisatrice du Festival Taul’art.
La prison par ceux qui la connaissent
Pour sa douzième édition, le festival Taul’art accueillera 16 événements. Café-débats, projections, et ateliers sont au programme, avec pour point commun le fait d’être animés par des personnes qui connaissent bien le milieu carcéral. «On a voulu que les intervenants connaissent le sujet, c’est pour cela que l’on a fait venir des anciens détenus, des professeurs ou des chercheurs spécialistes du sujet, qui sont plus légitimes pour en parler», affirme Amandine.
Le programme a été pensé pour amener le public à se questionner sur la prison. Les intervenants sont là pour leur donner les clés nécessaires pour que les citoyens puissent penser le sujet, mais aussi se sentir plus proches de cet univers clos. «On essaye de donner à voir la prison. Par exemple, l’atelier Tambouille de Taulard permet aux participants de se mettre dans la peau d’un prisonnier. On donne des listes de cantines, et avec un budget de prisonnier, les personnes doivent choisir des aliments pour se constituer des repas consistants. Cela permet de lever un peu le voile sur l’un des aspects du milieu carcéral» détaille Soizic, organisatrice du Festival.
Un sujet qui nous concerne tous
Etablissement public, la prison est financée par les impôts. Une raison supplémentaire de s’intéresser à ce qui se passe à l’intérieur des murs, selon Amandine. «En s’y intéressant un peu plus, on peut comprendre aussi où passent nos impôts, à quoi ils servent à l’intérieur des établissements pénitentiaires.»
L’organisatrice de l’événement rappelle aussi que le sujet du festival nous concerne tous. «On peut tous y aller, on peut tous un jour avoir un proche qui se retrouve en prison. Et comme c’est un monde fermé, on ne le connaît pas bien. Si vous prévoyez de faire un tour par la case prison, c’est une raison supplémentaire de venir faire un tour au festival, au moins vous saurez un peu comment ça se passe dans les prisons» ironise Amandine.
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