Les ondes sont l’avenir pour certains, le mal du siècle pour d’autres. Les habitants de l’avenue Jean-Rieux à Côte Pavée, réunis au sein du Collectif Enfants Sans Antennes, ont eux tranché et ne veulent plus de nouvelles installations d’antennes par l’opérateur Free.

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Géraldine Castex est la mère de trois enfants de 3, 8 et 10 ans. Après la décision de l’opérateur téléphonique Free d’installer trois nouvelles antennes sur le toit de la maison mitoyenne à la sienne, elle en a eu assez. Car ces antennes viennent s’ajouter à deux autres, installées par SFR dans des fausses cheminées en 2010. A l’époque déjà le quartier se mobilise. «Avec mon mari, qui en a pris la présidence et des voisins nous avons décidés de créer le Collectif Enfants Sans Antennes et de nous plaindre auprès de la mairie et de SFR», déclare-t-elle. Mais tous leurs appels aux services municipaux resteront sans réponse et ils se décourageront.

Bien que cela ne soit pas reconnu encore scientifiquement, ces antennes sont soumises à bien des controverses médicales. «On nous dit bien que les enfants ne doivent pas avoir de portables et que les femmes enceintes doivent faire attention mais quand il s’agit d’antennes relais alors tout est sans risque», s’étonne l’habitante de Côte Pavée. La position stratégique de ce quartier, qui surplombe la métropole toulousaine, en fait un territoire très prisé des opérateurs pour l’installation de ces antennes qui peuvent ainsi couvrir un réseau plus large. Il y en a ainsi une grande concentration puisque Orange en possède six à moins de 200 mètres plus bas. Mais cette concentration d’ondes n’est pas sans effets selon Mme Castex: «Des voisins tombent de plus en plus malades, se plaignent de maux de têtes. Il y a des instruments électroniques qui se dérèglent bizarrement. Avant on avait un problème d’envahissement de pigeons dans le quartier et depuis l’installation des antennes, plus un seul oiseau ne vient, cela prouve bien que quelque chose cloche».

Un début de réponse politique

Le collectif s’est associé avec l’association nationale Robin des Toits qui tente de stopper la prolifération des antennes. «Ils nous aident avec les aspects techniques car nous sommes juste un collectif de quartier et il serait facile de nous faire croire n’importe quoi au vue de notre manque d’expérience», justifie-t-elle.

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Du côté de la mairie, la nouvelle équipe municipale semble prendre conscience du problème et ne veut pas répéter les erreurs de la précédente. Une réunion de concertation a ainsi été programmée pour le 12 avril en présence des représentants de Free. «C’est une avancée pour nous, mais nous avançons avec prudence. Des bénévoles de Robin des Toits nous accompagnerons et l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) sera aussi présente. Elle fait des relevés d’ondes gratuitement à la demande des citoyens mais ces relevés sont payés par les opérateurs ce qui donne une confiance limitée », déclare Mme Castex.

Le problème reste cependant complexe. Dans le cas des Castex et de leur collectif, c’est un propriétaire unique d’un immeuble de locations qui a décidé de laisser les opérateurs installer ces antennes. Il en a le droit et reçoit une forte rémunération annuelle de Free et SFR. Ce sera à la mairie de juger qui du Collectif Enfant Sans Antennes ou de ce propriétaire souhaitant rentabiliser son bien au maximum est dans son bon droit.

L’arbitrage entre santé, bien-être des habitants et développement des nouveaux moyens de communication est un défi d’urbanisme pour les années à venir. La décision de la mairie entre le Collectif Enfants Sans Antennes et Free suite à la réunion du 12 avril sera un gage de son orientation à ce sujet.