Ce mercredi 26 janvier, le tribunal de Toulouse s’est prononcé sur le sort d’une femme qui avait menacé d’une arme son compagnon suite à une dispute.

Le 15 décembre 2021, des policiers interviennent sur le parking d’une résidence à Toulouse. Arrivés sur place, les forces de l’ordre interpellent la compagne d’un l’homme qui les a appelés plus tôt. Cette dernière sort de la résidence en brandissant un couteau en direction de l’homme avec qui elle partage sa vie, mais qu’elle a légèrement blessé au bras. Malgré les appels au calme des policiers, la femme ne lâche pas son arme. Ce n’est qu’après l’avoir mis en joue et fait barrage avec un véhicule qu’elle reprend ses esprits et qu’elle est appréhendée. Son taux d’alcoolémie se révèle par ailleurs positif. Lorsque la présidente énonce les faits qui lui sont reprochés, l’accusée les reconnaît. « On s’est disputé, il y a eu des insultes, explique la prévenue, c’est là que j’ai basculé. »

Un mélange alcoolisé et médicamenteux quotidien

Pour tâcher de faire la lumière sur cette affaire, le mode de vie des deux tourtereaux est évoqué. Tous deux expliquent ne pas sortir de chez eux, si ce n’est pour acheter des bières le matin, avant de les boire devant leur télévision. À cela s’ajoute les troubles dont ils souffrent. Tous deux sont atteints de pathologies psychiques et sont sous traitement, ce qui nécessite la « prise de divers comprimés chaque jour ».

« J’ai arrêté de boire et j’espère pouvoir reprendre du bon pied. »

Sous curatelle, le plaignant est représenté comme partie civile malgré son souhait de retirer sa plainte. « Si on en est arrivé là, c’est aussi de ma faute, concède-t-il. Je l’ai insulté et ça a dégénéré, mais j’ai arrêté de boire et j’espère qu’on pourra repartir du bon pied. On peut changer. » Des regrets empreints d’amour qui n’empêchent pas son avocate d’avancer des arguments. Car si l’experte psychiatre n’a pas relevé de dangerosité psychologique chez la prévenue, elle concède « un terrain addictif et médicamenteux pouvant causer un danger social ». En clair, le mélange de médicaments et d’alcool peut représenter une menace. Un élément repris par la partie civile qui parle d’un « cocktail qui aurait pu nous réunir dans le cadre d’un tribunal correctionnel. »

Finalement, le jury s’est prononcé en jugeant l’accusée coupable. Cette dernière a donc été condamné à six mois de prison avec sursis et vingt-quatre mois de sursis probatoire, une obligation de soins et une interdiction de port d’armes soumise à autorisation. La peine est similaire à celle requise par le procureur, à la différence que ce dernier souhaitait ajouter une interdiction d’entrer en contact avec le plaignant. La décision est assumée par la présidente. « C’est un gage de confiance que nous vous faisons. Vous avez les clés en main désormais ». La peine laisse donc la part belle à l’amour, au grand soulagement de la femme, qui, depuis le box des accusés, ne peut réfréner un baiser envoyé à son compagnon, qui le lui rend depuis le fond de la salle.