Depuis cette année, le Crous de Toulouse organise des ateliers d’écriture, dont le prochain a lieu demain de 18h à 20h à la résidence Armand Duportal. L’objectif est de permettre aux étudiants de tous les horizons de rester connectés avec l’écriture, et voir même s’ils le souhaitent, de rédiger une nouvelle à présenter à l’annuel concours de nouvelles du Crous. Nous sommes allés à la rencontre de ces étudiants passionnés de littérature.

En entrant dans la salle de co-working de la résidence Crous Armand Duportal, sur le campus de l’université Toulouse-Capitole, le brouhaha est ambiant. Les étudiants discutent aux quatre coins de la pièce. Dans un recoin assez sombre, une table où s’installent quelques étudiants, et leur animatrice du jour. Martine Gobbi, 63 ans est une ancienne professeure d’histoire et de français en lycée professionnel. Plusieurs fois primée au concours de création de nouvelles du Crous, créé dans les années 1980, mais aussi l’autrice de nombreuses nouvelles et de deux romans (bientôt trois nous confie-t-elle), elle est aujourd’hui présidente du jury occitan du concours de nouvelles du Crous.

Elle anime depuis cette année un atelier d’écriture gratuit proposé par le Crous et à destination des étudiants toulousains. Ces étudiants ce jour-là sont au nombre de trois. Provenant de différents domaines d’études, mais avec une passion commune : l’écriture.

Ursula, Lisa et Marius, les écrivains en herbe

Ursula Passos est en master Genre, égalité et politiques sociales. D’origine brésilienne, elle a d’abord été journaliste avant de décider de changer de cursus, et de pays. Elle a toujours aimé écrire et eu dans un coin de sa tête l’envie d’écrire de la fiction. Sa vie est remplie de petits carnets, sur lesquels elle note des idées, mais elle n’a jamais rien fini.

De son coté, Lisa Derouot est étudiante en mathématiques mais refuse d’abandonner la littérature. C’est pour cela qu’elle vient aux ateliers, pour se forcer à écrire, car elle n’en prend jamais le temps chez elle. Comme elle le dit, sa « tête bouillonne d’idées » mais elle n’arrive pas à les « coucher sur papier ». Elle attend donc de Martine Gobbi un petit coup de main pour l’aider à mieux mettre des mots sur ses pensées.

Et enfin Marius Bos, étudiant à Sciences Po, actuellement en stage en tant qu’attaché de presse. L’envie d’écrire, le besoin de s’exprimer sont présents chez lui depuis sa plus tendre enfance. Il écrit beaucoup, souvent, mais l’atelier lui permet de rencontrer des gens qui ont la même envie que lui, et d’améliorer son écriture à l’aide des conseils que lui donne la présidente du jury en personne.

Un concours national

A l’origine, les participants de l’atelier venaient juste pour écrire, mais en dehors de cet objectif, l’atelier a aussi pour but de leur faire rédiger une nouvelle à présenter avant le 19 mars au concours de création du Crous. L’occasion pour eux de « valoriser leur talent en le faisant découvrir à des personnes autres qu’eux-mêmes, des professionnels de l’écriture » affirme Florian Prussak, directeur de la vie étudiante et de campus du Crous de l’Académie de Toulouse.

Ainsi, avec un maximum de 2 500 mots, les étudiants doivent écrire cette année une nouvelle sur le thème de la métamorphose. Marius n’est pour le moment pas très inspiré, et n’a pas d’idée précise de ce qu’il veut écrire, mais sait qu’il veut « essayer d’être concret, de coller à l’actualité » dans son récit. « Je suis sereine avec la possibilité de galérer » rigole Ursula. Elle sait qu’elle veut parler de la métamorphose des étrangers en France, mais elle est consciente que ça ne va pas être évident d’arriver au bout de son projet. Lisa à la base n’est pas venue pour le concours, mais elle va se lancer quand même en essayant de mettre en lumière le changement entre un regard d’enfant et un regard d’adulte sur le monde.

Après avoir déposé leurs nouvelles en mars, les participants attendront un retour du jury occitan dans l’espoir d’être primé au mois de juin et obtenir une récompense. Le Graal pour eux serait de voir leur œuvre concourir au niveau national, et être publiée dans le prochain recueil de nouvelles édité par le Crous. En attendant, ils se retrouveront dès demain, de 18h à 20h à la salle de co-working de la résidence Armand Duportal, avec l’envie de partager et d’accueillir de nouveaux écrivains en herbe dans le groupe.