Ce mardi 12 mars, un groupe d’étudiants de l’association environnementale de l’IEP de Toulouse s’est allongé autour d’un cercueil dans leur cour. Ils souhaitent alerter, avant la Grève mondiale pour le climat de ce vendredi 15 mars.

« Lugubre », « macabre », « glauque » : les passants toulousains ne restent pas indifférents face à l’étrange spectacle de ce mardi après-midi. À la manière d’une procession funéraire, sept étudiants de lassociation Gaïa de Sciences Po Toulouse ont transporté un cercueil représentant symboliquement le futur de la planète, de la Prairie des filtres au 2 ter rue des puits creusés, l’adresse de leur établissement.

Une fois arrivés, ils se sont allongés dans la cour pendant quelques minutes, suscitant, là encore, l’étonnement des élèves et des professeurs. « Il ne faut pas toujours imaginer le pire » réagit un professeur de sciences politiques.

« Gaïa fait toujours des trucs super joyeux et ce n’est pas possible de continuer comme ça donc on s’est dit qu’un truc un peu macabre allait plus impacter les esprits et changer la vision des étudiants en interne », conclut Mathilde Jimenez, présidente de l’association.

Urgence climatique

Pourtant pour les militants, l’urgence climatique est bien réelle. « Et maintenant, où s’enterre la Terre ? » lit-on sur une autre pancarte. « On a un peu d’espoir, nuance Mathilde, mais il est limité surtout que l’Etat a dit récemment qu’il ne ferait rien de plus. Le citoyen n’a vraiment aucun contrôle sur son futur parce qu’il appartient à des dirigeants politiques, à des dirigeants économiques dans un modèle productiviste », dénonce-t-elle.

Die in dans la cour de L’IEP (Juliette Barot)

L’objectif de cette action ? « Alerter les responsables politiques et économiques que leur modèle productiviste nous envoie direct à la tombe : on ne peut envisager aucun futur sain et rassurant si on continue comme ça. Ce n’est même pas nous qui le disons, c’est le GIEC ».

Ils rejoignent la vision de Greta Thunberg, qui a commencé une grève climatique dès la rentrée scolaire dernière en Suède. Elle s’assoit tous les vendredis devant le parlement national à Stockholm. Depuis, son initiative a pris de l’ampleur puisque de nombreux lycéens à travers le monde l’ont rejointe. Ce vendredi 15 mars doit marquer l’apogée de la contestation, avec une grève mondiale prévue de longue date. Le lendemain, la marche du Siècle est organisée par les quatre associations qui ont lancé l’attaque de l’État en justice pour inaction climatique.

Au sein de Sciences Po Toulouse, le directeur a annoncé une dépénalisation des absences le vendredi après-midi, pendant la Marche pour le Climat organisée notamment par des étudiants de Gaïa. Il salue « leur bel engagement face à l’urgence climatique ».

Procession funéraire dans Toulouse (Juliette Barot)


Lycéens et étudiants se mobiliseront dès le matin. Entre 10h et 12h, l’association Jeunes Acteurs du Développement Soutenable (JADS) organise une « clean walk » (nettoyage des déchets) place du Capitole. Le rendez-vous est donné par les étudiants et lycéens à Arnaud Bernard à 14h. Enfin, à 16h, un rassemblement festif est prévu sur les allées Jules Guesde d’où partira la Marche pour le climat à 17h30.