Figure majeure du street-art avec son félin ironique et coloré, M.Chat s’expose dans la Ville rose jusqu’en juillet. Rencontre avec Thoma Vuille, son créateur.

À quelques heures du vernissage de son exposition, Thoma Vuille enchaîne les interviews, l’œil vigilant sur la mise en place de ses œuvres. « On m’a dit que j’allais être exposé à Toulouse, on me donnait l’opportunité de créer des œuvres tout en aménageant un espace. J’étais ravi ! », avoue l’artiste. Vidéos, peintures et photos se mêlent dans un espace coloré, véritable terrain de jeu pour l’artiste.

« On a choisi de projeter des images d’archives de mon travail, faites par des étudiants, des amis, qui me filment depuis une dizaine d’année sur mes projets. Ça donne une impression d’action, pour montrer que les graffeurs, ce sont des guerriers. »

Son chat au sourire carnassier, occupe l’espace urbain d’Orléans à New-York, en passant par Sarajevo. C’est à Toulouse qu’il pose ses valises pour quelques mois, où ses œuvres rencontrent l’exposition « Chiens & Chats » du Muséum. L’artiste urbain a ainsi façonné des œuvres inédites, qui seront enrichies de fresques participatives et de collaborations avec des artistes toulousains comme Mademoiselle Kat.

« Ce qui change de la rue au musée ? La cote de l’œuvre et la conscience du public ».

Cependant, Thoma Vuille reste cynique sur le street art et sa marchandisation. Après des années à graffer dans la rue, pourquoi s’exporter au musée ? « La cote de l’oeuvre et la conscience du public. Maintenant que tout le monde peut faire son petit truc chez soi et le diffuser avec les réseaux sociaux, s’institutionnaliser, c’est la suite logique. Si les gens viennent te voir en expo, c’est qu’ils t’aiment déjà. » Selon lui, le street-art a changé tant dans sa forme que dans son message.

« Dans les années 1990, le graff’, ça permettait de s’affranchir d’un système. Aujourd’hui, si tu veux continuer à évoluer, tu deviens peintre, pas graffeur. »

Célébrant l’optimisme et l’ironie, son personnage de Monsieur Chat a été vu par des milliers de personnes à travers le monde, souvent dans des endroits inédits et inaccessibles. Sa pratique, clandestine, reste aux yeux de Thoma Veuille une forme de résistance.

« C’est une réflexion douce, pacifique. A partir du moment où l’art pose des questions, on peut dire que c’est une résistance ».

Le sourire énigmatique de son félin n’as ainsi pas fini de s’afficher dans les rues et les musées de France et d’ailleurs : pour l’instant, c’est au Muséum qu’il faut le voir !

Informations pratiques

Muséum de Toulouse, du 31 janvier au 2 juillet
7€  / 5€ (tarif réduit)/ Gratuit pour les moins de 6 ans