Alors que la troisième démarque des soldes a débuté la semaine dernière, l’heure est au bilan pour les commerçants du centre-ville de Toulouse. Cette période cruciale de leur activité leur a-t-elle permis de remonter la pente après une fin d’année 2014 désastreuse ?

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Les fêtes de fin d’années ont beau être derrière nous, vous aurez sans doute noté que les boutiques du centre-ville de Toulouse ont revêtu leur plus belle parure : celle des soldes. Depuis le 7 janvier, les réductions vont bon train, notamment depuis le lancement de la troisième démarque la semaine passée. Si les consommateurs toulousains profitent des bonnes affaires, notamment dans le secteur du textile, qu’en est-il des commerçants du centre-ville ? Après une fin d’année saccadée au rythme des manifestations et des grèves Tisseo, nous sommes partis à leur rencontre pour recueillir leur ressenti.

Le cauchemar des commerçants du centre

Les derniers mois de l’année représentent toujours une période cruciale pour les boutiques de prêt-à-porter : arrivée de l’hiver, fêtes de fin d’année, autant d’occasions qui poussent le consommateur à l’achat… quand le contexte s’y prête ! En l’occurrence, c’est de cette conjoncture favorable dont les boutiques de la rue Alsace Lorraine se sont trouvées privées, bien malgré elles… Avec des manifestations, parfois violentes, organisées trois samedis d’affilée au mois de novembre, certaines ont dû fermer leurs portes dans une période charnière puisque « chaque après-midi fermé coûte entre 3 000 et 20 000 € de perte de chiffre d’affaires » selon Alain Di Crescenzo, président de la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Toulouse. Quand on sait que la période novembre – janvier peut représenter jusqu’à un tiers de l’activité annuelle, on comprend bien la situation difficile dans laquelle se sont retrouvées ces enseignes, notamment les plus petites. Un contexte rendu plus complexe encore par les grèves répétées des services de transports publics Tisseo.

Un début de soldes difficile

Le 22 janvier dernier, Philippe Léon, président de l’association des commerçants de la rue Alsace-Lorraine tirait la sonnette d’alarme auprès de nos confrères de la Dépêche « Il faut que tout le monde comprenne que si ces situations perdurent les commerçants indépendants vont disparaître ». Un message peu entendu puisque les salariés de Tisseo, embourbés dans un conflit à couteaux tirés avec leur direction, ont reconduit leur mouvement de grève jusqu’à l’ouverture des soldes, privant ainsi les artères du centre d’un bon nombre de consommateurs venant de la périphérie. « On a clairement senti passer la grève Tisseo avec une grosse baisse de la fréquentation » confie la gérante d’une boutique indépendante. Un bilan bien morose qu’il convient de nuancer : de l’autre côté de la rue, une vendeuse affirme « on a pris un gros retard c’est vrai, mais grâce aux soldes, ça va quand même un peu mieux ».

Une bouffée d’air qu’il faudrait prolonger

Si les rabais importants ont attiré de nombreux clients dans le centre, permettant par là même aux commerçants de souffler un peu, beaucoup veulent rester prudents. « Evidemment, ça fait toujours du bien, mais je ne suis pas sûre que les soldes nous permettront de compenser ce qu’on a perdu ces derniers mois. En plus, le bilan est légèrement moins bon que l’année dernière ». Un avis partagé par toute l’artère « quand on en parle entre voisins, c’est vrai que ce n’est pas facile » et pris en compte par la mairie qui avait exceptionnellement autorisé l’ouverture des commerces le 11 janvier dernier, premier dimanche des soldes. Une initiative appréciée par les commerçants dont beaucoup souhaiteraient la voir renouvelée « l’ouverture du premier dimanche des soldes, c’était pas mal mais ça devrait être le cas sur toute la période ». De quoi lancer un tout autre débat.