Ce vendredi 30 janvier s’est tenu le premier conseil municipal toulousain de l’année 2015, sous l’ombre des attentats du début du mois qui n’ont pas manqué de toucher nos élus comme ils ont touché toute la ville. Les remarques liminaires du maire, de son adjoint et de l’opposition ont abordé les sujets les plus clivants : coupes budgétaires, santé publique, culture. L’éternelle et très discutée question du redéploiement des forces de sécurité a elle aussi été abordée dans les discours introductifs, sans apporter de nouveauté.

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1) Toulouse métropole : ce qui a changé le 1er janvier

C’était au cœur du discours introductif du maire, Jean-Luc Moudenc. Le 1er janvier, Toulouse Métropole a remplacé la communauté urbaine. Objectif de cette loi nationale : approfondir le projet métropolitain. Concrètement, par exemple, c’est le passage du giron municipal au giron métropolitain d’équipements culturels et sportifs. Ces changements s’inscrivent au centre de l’action nationale de rationalisation des collectivités territoriales. “Un sujet qui porte de l’ambition”, selon le président du groupe socialiste Pierre Cohen, qui n’aura pas omis de rappeler “un certain nombre de duretés” de la part du maire en ce qui concerne la gestion des ressources humaines municipales, dans la réorganisation nécessité par cette évolution administrative.

2) Privatisation de l’aéroport : mobilisation citoyenne

Antoine Maurice, président du groupe Toulouse Vert Demain a remis sur la table la privatisation de l’aéroport de Toulouse Blagnac. A ce sujet, les élus écologistes manifestaient le samedi 31 janvier place du Capitole. S’est joint à cette cause le groupe communiste emmené par Pierre Lacaze, qui qualifie cette privatisation de “danger à terme”. Le maire a voulu calmer l’opposition en assurant que la mairie s’est mobilisée afin de faire graver dans le marbre un certain nombre de garanties. “Je voue prie de faire confiance à ma vigilance”, a-t-il répété, tout en considérant que “la mobilisation citoyenne actuelle est saine”.

3) Planning familial : pérennité en danger

Autre risque au cœur des inquiétudes d’Antoine Maurice : entre baisse des subventions et frais de justice, le Planning Familial de Haute-Garonne semble dans l’impasse. Les salariés de l’association demandent l’organisation d’une table ronde avec les principaux financeurs que sont Toulouse Métropole, le Conseil régional, le Conseil général et l’Agence régionale de santé pour trouver une solution assurant la sauvegarde du Planning Familial. Jean-Luc Moudenc a assuré qu’il serait représenté à la réunion qui devrait se tenir d’ici la fin de la semaine prochaine : “la porte est ouverte”.

4) Culture : un autre festival annulé

Mardi dernier aurait dû débuter à Bagatelle la seconde édition du festival des Petites Formes. Privilégier les petites représentations insérées à la vie des quartiers, c’était le principe créateur du festival, dont la première édition en 2014 avait eu du succès. Pas, ou peu d’explications de la mairie, qui reprocherait à l’association de ne pas être suffisamment inclusive. Une manifestation du collectif a eu lieu vendredi à 11 heures devant le centre culturel Henri-Desbals où devait se tenir le festival, pour tenter de faire reporter le festival à une date ultérieure. Quoi qu’il en soit, c’est un nouveau coup dur pour les activités socio-culturelles toulousaines.

5) L’après 7 janvier : l’épineuse laïcité

A peine un mois après les attentats à Paris, impossible lors d’un conseil municipal de faire l’impasse sur le sujet de la laïcité. Jean-Jacques Rouch, conseiller municipal du groupe Radical de gauche, a exprimé la nécessité de la mettre en avant, entre autres, par la neutralité de l’école, de l’Etat et des faits religieux qui ne doivent pas, selon lui, dépasser l’espace privé. “La laïcité est un tout qui ne saurait être fragmenté”, affirme-t-il. Il craint qu’elle soit pervertie, et note que la majorité siégeant au conseil municipal “n’a pas la même lecture de la laïcité”. Auquel François Chollet, adjoint au maire a rétorqué : “la laïcité n’appartient à personne, elle appartient à tous”, expliquant aussi que la laïcité doit être associée “aux autres valeurs déclinées dans la devise républicaine”. Reconnaissant en Jean-Jacques Rouch “un républicain authentique”, le maire a ajouté pour conclure la discussion que la laïcité “ne peut pas être la seule réponse que l’on propose, parce qu’en soi, elle ne peut pas fonder un projet social”.