Le sport est au cœur de la vie universitaire. Challenge, bien-être ou passe-temps, sont autant de raisons qui poussent les étudiants à pratiquer une activité physique. Cependant, et comme c’est le cas à l’Université Toulouse Capitole, les moyens sont souvent limités. Certains étudiants se voient même refuser leur place au sein d’une équipe sportive.

France Universités publiait son rapport « Le sport, une ambition universitaire », mercredi 1er février. Les quarante et quelques pages sont dédiées aux moyens de contrer le retard français, en termes de pratique sportive à l’université. Pour ceux qui arrivent à jongler entre études et entraînements, ces activités sont le moyen d’évacuer le stress lié aux cours, et de se dépenser. Léandre, étudiant en droit, affirme que ces séances de tennis de table, et de musculation, lui permettent de « décompresser, de penser à autre chose ». Pour Mathilda, en double-diplôme à l’université Paul Sabatier, le cross-fit est « un bien-être physique ». Elle ajoute cependant que « c’est compliqué » d’allier ses études, à sa pratique sportive. Certains ont plus de chances, comme Paul qui n’a « presque pas cours ». Son emploi du temps lui permet d’avoir au moins une activité sportive par jour, parmi « le tennis de table, le badminton ou le tennis ».

« Continuer de diversifier l’offre de sports »

Si le sport n’a plus à prouver ses bienfaits, seul un étudiant sur deux pratique une activité physique, en France. Un constat qui est d’autant plus alarmant lorsque l’on sait que, sur une journée de cours, ils passent en moyenne huit heures assis. Selon, Frédéric Heuser, directeur du Département d’Activités Physiques et Sportives (DAPS), à l’Université Toulouse Capitole (UTC), c’est en continuant de « diversifier l’offre de sports », qu’ils inciteront plus de jeunes à venir pratiquer. Il présente la trentaine de sports proposée par l’établissement : « Ici, on a des sports collectifs, individuels, en extérieur ou en intérieur, et même des activités en plein air comme la randonnée ou le ski ». A l’UTC, des activités « santé » sont également proposées, telles que le tai-chi, le pilates ou encore la sophrologie. D’après le directeur, ces pratiques sont plébiscitées par les étudiants, qui cherchent un moyen de « s’évader, de se dépasser ».

L’Université Toulouse Capitole propose des séances de rugby féminin au complexe sportif Daniel Faucher (Ile du Ramier).

« Chaque année, on refuse des étudiants »

Frédéric Heuser affirme que « sur les plus de vingt mille étudiants de l’UTC, on en attire cinq à six milles par an, pour le sport ». Un chiffre qu’il trouve satisfaisant, pour un établissement comme l’UTC, « placé en centre-ville, et spécialisé dans le droit ». Pourtant, et contraints de respecter les quotas des activités, « chaque année, on refuse des étudiants ». Selon le directeur, le DAPS, qui compte seulement dix enseignants, est limité en termes de « moyens humains », et surtout d’infrastructures. Un constat confirmé sur le terrain, par Jérôme Brousse, professeur de rugby, de tennis de table et de musculation. Il ajoute à ces lacunes « des problèmes d’emploi du temps », qui empêchent les étudiants de s’inscrire à une activité physique. Selon lui, les salles et gymnases devraient être ouverts « au moins jusqu’à minuit », afin d’offrir plus de créneaux disponibles. Certains des problèmes énoncés devraient être en partie résolus avec l’ouverture, en 2024, d’un nouveau gymnase. Il sera proche de la bibliothèque de l’Arsenal, et comportera une nouvelle salle de musculation ainsi que les locaux du DAPS. L’arrivée de ce nouveau bâtiment sera « une bouffée d’oxygène, en termes d’installations », confirme Frédéric Heuser.

Crédits photo : Léna Saoui