Le programme DISPO, proposé par Sciences Po Toulouse, est dédié à certains collégiens et lycéens de la région Occitanie. Son objectif principal est de palier aux inégalités entre les élèves, notamment dans leurs projets d’études supérieures. Zoom sur la mise en pratique de ce programme avec une dizaine de terminales du lycée Michelet de Lannemezan.

« Depuis 2006, Sciences Po Toulouse développe un programme d’égalité des chances : DISPO. Il a pour mission de révéler et d’accompagner les ambitions des élèves vers les études supérieures longues. » C’est ainsi qu’est présenté le programme DISPO sur le site internet de Sciences Po Toulouse.

« DISPO », ça signifie Dynamique de l’Innovation Sociale et Politique. C’est un programme qui aide des élèves (de la troisième à la terminale) en « situation de défaveurs». Des défaveurs aussi bien économiques, culturelles, familiales, sociales, territoriales, que de handicap ou de sexe. De tels désavantages produisent des conditions d’inégalités qui peuvent entraver la réussite scolaire et universitaire. Pour palier à cela, DISPO propose à des étudiants de l’IEP de Toulouse d’apporter leur soutien, leurs connaissances et leur expérience aux élèves d’une trentaine d’établissements partenaires.

 

Les trois grands objectifs du programme. Source : Rapport d’activité DISPO

 

Les élèves sont également invités à participer à différentes activités éducatives et culturelles. Lycéenne de terminale inscrite à DISPO depuis la seconde, Lola raconte que ça lui a permis « de rencontrer de nouvelles personnes, de développer mes capacités orales. » Son groupe a même organisé une récolte de jouets pour le Noël du Secours populaire. Avec ces nombreux exercices, le programme DISPO cherche à renforcer l’égalité des chances tout en apportant un axe associatif. Et pas que ! « Avec DISPO, on a une ouverture à la culture, on visite des musées… », Malou – en terminale au lycée Michelet de Lannemezan – trouve ça « vachement bien, parce qu’au lycée, c’est quelque chose qui manque beaucoup. »

Tutorer pour les concours Sciences Po

Mathilde, étudiante en quatrième année à Sciences Po Toulouse, est la tutrice d’une dizaine d’élèves de terminale de Lannemezan. La majorité du groupe suit le parcours Prépa Sciences Po pour passer les concours d’entrée aux IEP. Mathilde raconte : « Avec mon binôme, nous faisons environ une à deux séances par mois, en distanciel. Une fois c’est elle qui prépare la séance, l’autre fois c’est moi. […] Ca me fait plaisir d’aider ces jeunes, de réfléchir, de débattre avec eux. Et puis j’aime bien transmettre ce que j’ai appris.» Le duo se rend disponible pour répondre aux questions des lycéens sur la vie étudiante et les études supérieures, mais il se charge principalement de leur partager des articles, podcasts et travailler avec eux sur les deux thèmes de l’épreuve de question contemporaine : le secret et révolutions.
Isaure, une autre lycéenne de Lannemezan, se confie : 
« Etre en groupe motive pour les révisions et je dois avouer que les tutrices nous sont d’une grande aide ! Etre en lien avec elles sauve un peu mes révisions…»

« Du coup on improvise, et ce n’est pas plus mal ! »

Les conditions sanitaires actuelles n’ont pas démotivé le duo de tutrices. A défaut de pouvoir voir les lycéens en présentiel, elles improvisent,  » et ce n’est pas plus mal ! « , en rigole Mathilde. Elles ont mis en place des séances de travail par Zoom. « C’est difficile d’évaluer le temps passé à travailler pour DISPO », explique Mathilde, « mais je trouve que cela demande beaucoup plus de travail qu’annoncé. Peut être que c’est le fait de se sentir investie d’une responsabilité. Quoi qu’il en soit, je ne regrette pas du tout !   » Mathilde a découvert le programme en début d’année universitaire : « Le projet m’a plu et j’avais envie de m’investir dans quelque chose qui me tient à cœur. Une autre raison, je dois bien l’avouer, c’est les points en plus. » DISPO est considérée comme une option facultative à Sciences Po.

Et le futur…

A un peu plus de trois mois de la fin du lycée, les tutorés partagent leurs inquiétudes avec leurs tutrices. Lola redoute sa première année en tant qu’étudiante : « L’année prochaine est pleine d’incertitudes, d’inquiétudes, elle fait peur quand on voit dans quel état les étudiants du supérieur sont. Dans nos choix Parcoursup, il y a d’autres critères qui rentrent en compte à cause de la pandémie. « Est-ce qu’il ne vaudrait mieux pas que je ne m’éloigne pas trop de chez moi? » « Est-ce que j’y arriverais si on est toujours en distanciel? ».» Malou, elle, est plus sereine : « Je n’ai pas spécialement peur de ne pas m’en sortir. Enfin si, j’ai peur de me tromper, mais bon je me dis que c’est pas si grave que ça.  » En attendant, les élèves continuent de plancher jusqu’au 24 avril 2021, date de l’épreuve écrite du concours commun d’entrée en IEP.

 

Les tutorés de terminale du lycée Michelet à Lannemezan lors de leur première rencontre avec leurs tutrices, vendredi 12 février 2021. Crédit photo : Mathilde Bertin