Dans le contexte de crise sanitaire, l’arrivée des vacances de Pâques sous le soleil avait fait craindre aux autorités un relâchement du confinement. En Haute-Garonne les forces de l’ordre ont donc renforcé leurs effectifs par des moyens humains et technologiques pour contrer une possible hausse des déplacements.

« L’heure n’est pas au déconfinement ». Voici le nouveau refrain des autorités afin de contrer les envies de relâchement de certains. D’autant plus que, comme annoncé par le gouvernement, le déconfinement n’arrivera pas avant le 11 mai. La France repart donc pour un nouveau mois d’isolement. Seulement, à peine les deux premières semaines de confinement passées, les Français semblaient déjà vouloir se déplacer à nouveau.

Avec deux cartes réalisées via Covimoov, le Journal Du Dimanche a révélé le 5 avril que le nombre de déplacements en voiture avait de nouveau augmenté. Tandis que le 19 mars les Français effectuaient environ 8 déplacements par semaine, on comptait au 2 avril environ 12 déplacements hebdomadaires. Une des raisons de cette augmentation : la perspective des vacances scolaires mais aussi la reprise de l’activité économique de certains secteurs. Face à ce relâchement, les autorités ont alors multiplié les points de contrôle et les forces de l’ordre ont accru leurs effectifs.

Capture d’écran des cartes réalisées par le Journal Du Dimanche avec les données de l’application Covimoov.

 

Des renforts de toutes parts

Du côté de la Haute-Garonne, environ 500 gendarmes départementaux et 500 policiers sont mobilisés chaque jour pour se concentrer sur une unique mission : faire respecter les règles du confinement. Mais à l’arrivée des vacances de Pâques et des beaux jours, les contrôles ont été multipliés. Les effectifs ont été renforcés. En gendarmerie, une cinquantaine de personnes ont été détachées des écoles, closes en temps de crise, et affectées à différents postes dans la région. « Nous avons reçu un vrai renfort d’opportunité pour nous aider », explique le général Jacques Plays, en gendarmerie, lors de la conférence de presse du 7 avril. S’ajoutent aussi à cela quatre pelotons de gendarmerie mobile qui aident en permanence sur les contrôles et notamment au niveau des péages. Au total, la gendarmerie compte désormais environ 700 individus par jour pour œuvrer dans le cadre de cette crise sanitaire.

En zone police, la situation est assez similaire. Les effectifs déjà présents ont bénéficié des renforts envoyés par les écoles de police aussi closes dans ce contexte mais aussi par les compagnies républicaines de sécurité (CRS). Ainsi, c’est désormais « 60 à 70 patrouilles qui assurent chaque jour la sécurité de la métropole toulousaine et s’assurent du respect du confinement », détaille le contrôleur général de la Police, Nelson Bouard.

Les drones, un nouveau type de renfort 

Alors que des hélicoptères bourdonnaient déjà au-dessus de nos têtes, ce sont désormais aux drones de se mettre en action. Cet outil a en effet démontré tout son intérêt aux yeux de la gendarmerie pour ce qui est des contrôles. Ils sont notamment utilisés dans des zones difficiles d’accès comme les bords de Garonne ou du Canal du midi. Des zones interdites d’accès depuis les dernières mesures de restrictions de circulation, mises en place par le préfet. La police utilise aussi des drones dans les mêmes conditions. Des drones reçus de la police judiciaire, service spécialisé de soutien technique.

Mais alors comment sont-ils utilisés dans le cadre du respect du confinement ? « L’objectif est de passer un message qui est enregistré par drone pour rappeler aux personnes de respecter les règles de confinement et de rentrer chez elles si elles n’ont pas de motifs légitimes », explique le contrôleur général de la Police de Haute-Garonne. Et tandis que nombreuses sont les craintes concernants les données collectées par ce nouvel outil, ce dernier affirme qu’aucune image n’est enregistrée ou stockée après leur analyse.

Pour les forces de l’ordre du département, les drones ont donc fait leurs preuves et ce type de dispositif va se pérenniser. La police a alors révélé que « dans le courant de l’année, la DDSP devrait être équipée d’un drone de manière permanente ». Côté gendarmerie, cet outil était déjà employé avant l’apparition du coronavirus mais il servait davantage pour la recherche de personnes disparues ou pour des prises de vue dans des endroits difficiles d’accès. « Nous l’avons même déjà testé dans le cadre de la sécurité routière », décrète Jacques Plays. À la sortie de la crise, il envisage donc de créer une seconde cellule dotée de drones.

Un nombre de contraventions en baisse 

Le confinement semble avoir été respecté malgré l’entrée du département dans la période de vacances scolaires. De nombreux messages de prévention ont été diffusés par la préfecture, la police et la gendarmerie sur les différents réseaux sociaux. Ce qui a pu aussi décourager les quelques vacanciers prêts à partir. Le préfet a alors confié lors de la conférence de presse du 7 avril 2020 que « par rapport au premier week-end de vacances, on a pu observer que l’interdiction de départ a plutôt bien été respectée dans le département. Ce qui est essentiel. »

Pour lui, les entorses au confinement n’ont donc été que minoritaires. Le relâchement a été maîtrisé dans la région toulousaine, notamment avec le renforcement des forces de l’ordre et l’usage de nouvelles méthodes de contrôle. La gendarmerie a comptabilisé 4360 infractions dans le département entre le début du confinement et le 5 avril. Un chiffre donc correct puisque cela signifie que seules 2 à 3% des personnes contrôlées ne respectent pas les règles de confinement.