Les samedis se suivent et se ressemblent à Toulouse. Alors que des milliers de personnes se réunissent pour manifester, certains magasins tirent le rideau par peur de subir des dégradations. Et si beaucoup maintiennent leurs portes ouvertes, les clients ne sont pas vraiment au rendez-vous. D’où l’appel du maire Jean-Luc Moudenc à ce que ces rassemblements se déroulent plutôt le dimanche.

Voilà deux mois et demi que les Gilets jaunes défilent dans les rues chaque samedi pour faire entendre leur colère. Des manifestations qui ne sont pas sans répercussions pour les commerçants du centre-ville. Certains ont subi d’importants dégâts matériels avec des magasins pillés ou des vitrines éclatées. La note s’avère d’autant plus salée que ces manifestations dissuadent de nombreux clients de venir y faire leurs courses le samedi. Résultat : un chiffre d’affaires en berne pour la plupart des boutiques du centre-ville. Pénalisés pendant la période des fêtes, qui revêt une importance bien souvent capitale à l’heure de faire les comptes, les commerçants ont de nouveau dû prendre leur mal en patience avec la poursuite du mouvement social durant les soldes. Ils n’ont d’ailleurs pas hésité à faire part de leur mécontentement. Samedi 19 janvier, des centaines de vitrines affichaient un panneau « commerce à vendre » pour alerter au sujet de la mise en péril de nombreuses affaires.

Face à cette situation, le maire Jean-Luc Moudenc a proposé un déplacement des manifestations hebdomadaires du samedi au dimanche. Il expliquait ainsi au micro de BFM TV samedi 26 janvier : « Si les Gilets jaunes décidaient de reporter au dimanche leur manifestation, ce serait, je crois, quelque chose d’assez intelligent. Ça permettrait à l’activité économique de redémarrer le samedi, aux gens de revenir en ville, de faire leurs courses tranquillement, sans soucis, sans s’inquiéter ». L’élu n’a néanmoins pas été entendu, et les Gilets jaunes seront une nouvelle fois dans la rue ce samedi pour l’acte XII. Au grand dam des commerçants que nous avons pu interroger.

« C’est sûr que ça fait du tort aux petits commerces »

Responsable d’un magasin de prêt-à-porter à proximité du Capitole, Stéphanie verrait pourtant d’un bon œil une telle mesure.

« Bien sûr, j’y serais favorable. C’est le droit des citoyens de manifester, je n’ai rien contre les Gilets jaunes. Mais c’est sûr que ça fait du tort aux petits commerces ».

Une position partagée par le vendeur d’une enseigne de mode masculine. La baisse de fréquentation a directement impacté le chiffre d’affaires de son employeur. « Les manifestations le samedi, ça impacte beaucoup le commerce. Pour nous, c’est catastrophique. Soit on ferme à 17h, soit on arrive à tenir jusqu’à 19h, mais avec beaucoup moins de clients », déplore-t-il. Même son de cloche chez une fleuriste qui a vu les vitrines de certains magasins dégradées dans sa rue : « les manifestations nous obligent à tout rentrer, ça perturbe pas mal l’activité. Depuis le mois de novembre, ça commence à faire long ».