Christel Millet, professeure des écoles à Longajes (31) en classe de CM2, a manifesté ce jeudi 22 mars dans les rues de Toulouse. Elle explique sa décision de faire grève.

« Si j’ai manifesté jeudi 22 mars, c’est pour trois raisons : tout d’abord pour nos conditions de travail ; ensuite pour les choix politiques qui sont faits. Le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les milieux sensibles est une décision nécessaire, mais ne concerne que certaines écoles. Dans la mesure où ce dédoublement n’est pas associé à un recrutement d’enseignants, ce sont les écoles rurales qui vont fermer; les effectifs qui vont grimper; et les classes à quadruple niveaux qui vont émerger. Enfin pour nos salaires : aujourd’hui je touche 2000 € par mois, avec 23 ans d’ancienneté, un bac +5 et 45 heures de travail par semaine. Un salaire qui n’avait pas été revalorisé pendant 6 ans avant cette année.

Depuis que j’ai commencé à enseigner, mes classes sont passées en moyenne de 26 élèves à 31, alors qu’il ne faudrait pas dépasser 25 élèves par classe. De plus, nous sommes beaucoup moins respectés, par les élèves mais aussi par les parents. Les politiques publiques ont joué un rôle important dans ce changement de statut. Il nous est demandé de rédiger des plans personnels de réussite et d’individualiser le suivi des élèves, incitant ainsi les parents à demander une personnalisation de notre enseignement. ».

Photo de une : Christel Millet