Nelly Valade est infirmière dans un Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) à Argelès-Gazost, dans le département des Hautes-Pyrénées. Elle témoigne des difficultés rencontrées au quotidien dans son emploi.
« De nos jours, les patients qui arrivent en EHPAD sont plus âgés et beaucoup plus dépendants. Et en même temps, depuis quinze ans que je travaille comme infirmière, le nombre de personnel diminue toutes les années. Même si nous assurons les soins nécessaires aux patients, la situation est très difficile et nous sommes extrêmement frustrés de ne pas pouvoir faire plus. Il est dommage que tout l’accompagnement disparaisse et que nous fassions du nursing. Nous ne pouvons plus, par exemple, faciliter l’autonomie de nos résidents dans la salle de bain. Nous n’avons en effet que 12 minutes par résidents pour les lever, les laver et les habiller. Ce qui est trop peu. Pour eux, c’est très violent parce que nous sommes obligés d’aller vite.
Il existe aussi de plus en plus de procédures dégradées, c’est-à-dire que lorsque certains membres du personnel sont absents, ils ne sont pas remplacés. Il nous est donc demandé de faire les mêmes charges mais à effectif réduit. Notre travail demande déjà beaucoup de responsabilités et de la flexibilité puisque nos 35 heures par semaine sont réparties à des horaires très irréguliers, week-end compris pour seulement 1700 € par mois. Ces procédures arrivent de plus en plus souvent et nous craignons que cette situation se généralise. »
Photo de une : Nelly Valade