À la rentrée scolaire 2024, les élèves de deux écoles de la commune de Balma expérimenteront le port de la tenue unique. Une initiative qui séduit autant qu’elle questionne les parents.

Le Premier ministre Gabriel Attal – à ce moment-là encore ministre de l’Éducation nationale – avait été le premier à aborder le sujet sur France Info le 6 décembre 2023. Il s’était dit « intéressé de voir ce qu’une expérimentation de grande ampleur donnerait comme résultat en matière de climat scolaire, en matière d’élévation du niveau [des] élèves ». Une mesure confirmée par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse le 16 janvier dernier. 100 établissements scolaires expérimenteront donc le port de l’uniforme à la rentrée 2024. Un test de deux années à l’échelle nationale, qui pourrait déboucher sur une généralisation en 2026 en cas de succès.

Dans l’académie de Toulouse, seules deux écoles ont été sélectionnées : le groupe scolaire Saint-Exupéry et le groupe scolaire José Cabanis, tous deux situés à Balma (31130). Une décision prise par la mairie de la commune, qui n’a pas répondu à nos sollicitations.

Un coût de 200 euros par uniforme

Toutes les modalités n’ont pas encore été précisées. Néanmoins, selon Gaëlle Francisco, vice-présidente de l’association de parents d’élèves de l’école José Cabanis « J’oze Cabanis » : « Le bas sera laissé libre avec un code couleur. Seulement le haut sera unique, avec un polo et un sweat ». Une tenue qui pourra être personnalisée par chaque établissement, avec par exemple un blason. Concernant le financement – 200 euros par enfant – il sera pris en charge à hauteur de 100 euros par l’État et l’autre moitié sera financée par les collectivités locales.

Cette mesure ne fait pourtant pas l’unanimité parmi les parents d’élèves. « Le port de l’uniforme est un sujet très clivant, donc les avis de chacun divergent beaucoup », affirme Gaëlle Francisco. D’autant plus que d’après elle, reprenant l’argument selon lequel la tenue unique effacerait les différences entre élèves, « il n’y a pas vraiment de problème de discrimination dans cette école ». Ajoutant : « À voir au niveau du cadre que cela peut donner aux enfants. Peut-être cela leur redonnera-t-il le statut d’élèves et formalisera un peu les choses. »

Les parents ont appris la nouvelle dans la presse

Le fait que cette mesure ne soit pour l’instant qu’une expérimentation rassure les parents encore réticents, comme le souligne la mère de famille : « Cela peut permettre aux parents de donner leurs avis, d’observer ce que seront les résultats. »

Si les deux présidentes de l’association « J’oze Cabanis » ont été invitées à la mairie au sujet du port de l’uniforme, ce n’est pas le cas de l’ensemble des parents. Ces derniers ont appris la nouvelle dans la presse et n’ont pas été directement informés par l’école. « Nous n’avons pour l’instant que peu de détails sur les modalités, témoigne Gaëlle Francisco. Il y a eu beaucoup de communication dans la presse suite à la déclaration d’Emmanuel Macron, mais concrètement, les parents n’ont pas plus d’informations. » Des précisions encore floues qui seront peut-être éclairées prochainement, après la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre, attendue le 30 janvier prochain.