Les travaux de la rue Bayard, débutés en janvier 2016, se sont terminés fin septembre 2017. L’axe relie la gare Matabiau au boulevard de Strasbourg et possède désormais un nouveau visage. Visage qui se traduit par une voie de circulation en moins, un revêtement nouveau, l’élargissement des trottoirs et bientôt 80 arbres plantés. Voici le ressenti de quelques personnes qui l’arpentent ou y vivent au quotidien.

La rue Bayard est une voie très animée. Par les bruits de voitures d’abord, roulant à toute vitesse depuis la gare de Toulouse-Matabiau pour rejoindre le centre-ville.

Puis une rue chaude socialement, connue pour avoir longtemps été un fief des violences nocturnes et de la prostitution à Toulouse. Après un an et demi de travaux, l’ambiance populaire demeure en toile de fond. C’est sur la forme que la rue a changé.

Des habitués satisfaits par la nouvelle rue

À la table du bistrot La Meunière, René est assis et savoure une bière blonde. Cet homme de 66 ans n’habite pas le coin mais vient y prendre un verre de temps en temps. Et ce depuis des années. Il a connu l’évolution de la rue Bayard :

« Il fallait le faire parce que ça fait des décennies que la rue était « en live ». »

Quand on lui demande ce qu’il aime dans la nouvelle rue, il évoque « moins de SDF et de délinquance ». Une rue « devenue calme » selon lui.

La rue Bayard compte désormais 12 places de parking, soit une cinquantaine de moins qu’auparavant. Photo : Mathieu Delaunay

Un peu plus loin, Benoît et ses trois amis étudiants viennent de trouver une place de stationnement pour aller en cours. Pas facile, au vu de la diminution des emplacements dans la rue Bayard version 2017. Le conducteur témoigne :

« Là j’ai trouvé pas loin, mais ça arrive que j’aille presque jusqu’à la gare. »

A pied, ils apprécient l’apparence des nouveaux trottoirs où auparavant « on ne pouvait même pas se croiser ».

Un an et demi de gêne pour les résidents

Pour ceux qui vivent le quotidien de la rue Bayard, le temps des rénovations a été long. Nous croisons Rachel, 81 ans. Elle vit dans un appartement de la rue Bayard depuis 1958.

Elle trouve la rue « plus propre » aujourd’hui et ne manque pas de constater des changements de fréquentation :

« Ce n’est plus du tout la même clientèle qu’avant, que ces va-et-vient entre la gare et le centre ville. Il y avait beaucoup plus de monde dans la rue. »

En face, devant une enseigne de supermarché, trois amis font la manche depuis un an. L’un d’eux a 26 ans et s’appelle Davy. Il retient « beaucoup de travaux, beaucoup d’ennuis et des gens pas très polis ».

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Les travaux l’ont donc particulièrement gêné. « Mais après il faut des travaux dans toute rue. Et la rue Bayard est bien refaite quand même. Donc chapeau aux mecs qui ont travaillé dessus », salue-t-il.

Si la rue Bayard change de peau, ses belles et mauvaises cicatrices n’ont pas disparues pour autant.