Face à Uber et à ses conditions de travail de plus en plus difficiles, les conducteurs de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) s’organisent. Pour rivaliser avec le géant américain, ils lancent début mars une application de réservation de VTC en Haute-Garonne.

Tout le monde connait Uber, ce service de VTC lancé à San Francisco en 2010. Depuis son arrivée en France en décembre 2011, le principal concurrent des taxis n’en finit pas de faire couler de l’encre.

Une application au coeur du scandale

En 2014, c’est le service UberPop qui est attaqué par les taxis français, notamment pour concurrence déloyale. Cette variante de l’application permettait à de simples particuliers de devenir de véritables chauffeurs. Ce service, moins cher qu’un Uber traditionnel et encore moins qu’un taxi, a finalement été suspendu en juillet 2015 en France.

En 2016, c’est une autre affaire qui a secoué le géant américain. Les chauffeurs Uber français se sont mis en grève pour dénoncer leurs conditions de travail. Sur chaque course qu’ils effectuent, Uber prend une commission ; commission qui est passée de 20 à 25%. Pour être plus compétitif, Uber a également décidé de diminuer la rémunération de ses chauffeurs, la passant de 1,50 à 1,20€ le kilomètre.

« Aujourd’hui, un chauffeur qui ne se connecte qu’à Uber doit travailler quasiment jour et nuit pour se payer convenablement. Ce n’est plus acceptable », souligne Yves Garrec, président de la Centrale de VTC 31.

Face à Uber et aux conditions de travail précaires qu’il impose, des chauffeurs de VTC toulousains ont décidé de riposter. Ils ont créé une association, la centrale VTC 31, qui proposera un service de VTC dans tout le département de la Haute-Garonne. Pour l’instant, une trentaine de chauffeurs ont été recrutés pour travailler au sein de la centrale.

Un service de meilleure qualité

Cette centrale de VTC entend mieux rémunérer les chauffeurs privés en appliquant une commission de seulement 10%. Pour se différencier d’Uber, les chauffeurs toulousains ont également mis en place une charte de qualité des véhicules pour rehausser la qualité des courses.

« Au début, sur toutes les plateformes, les chauffeurs travaillaient en costume, il y avait de l’eau dans les véhicules, des bonbons pour les enfants. Maintenant, les chauffeurs travaillent en jean et basket. La qualité de service a vraiment diminuée », selon Yves Garrec, président de la Centrale de VTC 31.

L’application permettant de réserver un véhicule via la centrale VTC 31 devrait être disponible début mars, tout comme le site internet. Pour patienter, un numéro de téléphone fonctionne pour réserver : 06 45 700 800.