La chambre régionale des comptes a publié un rapport le 4 novembre dénonçant les mauvaises pratiques de la ville et de la métropole en termes de stationnement. Univers-cités fait le point sur les principales recommandations de l’instance pour améliorer la situation.

Pour les automobilistes habitués à la circulation dans l’hyper-centre de Toulouse, la recherche interminable d’une place de stationnement en surface est devenue une habitude. Le rapport de la chambre régionale des comptes sur la gestion des places de parking à Toulouse montre que ces difficultés pourraient toutefois disparaître, à condition d’appliquer certaines mesures. La congestion est en effet incontestable selon cette étude. Le taux de places occupées dépasse les 95% aux environs de 20h sur les principaux boulevards du centre-ville. Plusieurs points peuvent être améliorés d’après l’instance pour faciliter la vie des usagers, notamment  dans la gestion des parkings en concession.

Rééquilibrer les prix entre stationnement par horodateur et parkings en concession

C’est peut-être le reproche le plus virulent effectué par l’instance régionale de la cour des comptes. L’écart de prix entre le stationnement en surface, dans les rues du centre-ville, et les parkings en concession demeure trop important selon elle. Les automobilistes, dissuadés par le prix trop élevé des seconds, se reportent logiquement vers les places à horodateurs. « Le tarif moyen pratiqué en ouvrages publics pour la première heure est supérieur de 16% à 60% au tarif moyen sur la voirie, » précise la synthèse du rapport. Un effet direct de la hausse du prix des parkings en concession, de 7 à 20% depuis 2010. Ce, alors que les prix des places en bord de rues sont restés stables.

Dans une lettre de réponse à ce rapport disponible sur la page du rapport, Jean-Luc Moudenc conteste les données ayant servi à dresser ce constat, expliquant notamment que les chiffres tirés d’une étude de l’UFC-Que choisir pour les parkings en concession sont « erronés ».

Réduire la durée des contrats de concessions des parkings

La chambre dénonce clairement la longueur « excessive » de certains contrats de concessions passés avec trois gestionnaires de parking à Toulouse. Huit d’entre eux dépassent en effet les 30 ans, une durée jugée « exceptionnelle » par la cour, alors que les parkings souterrains du boulevard Carnot, de Saint-Aubin, d’Arnaud Bernard, d’Esquirol, de Saint-Michel et de Saint-Cyprien sont sous contrat pour 45 ans. Des contrats plus courts pourraient participer à une baisse des prix de ces parkings.

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Le contrat de concession du parking souterrain à Saint-Aubin dure depuis 45 ans. Photo Univers-cités

Des rapports annuels plus précis

Les manquements de certains rapports de délégataires, notamment celui de la SMAT (Société de Mobilité de l’Agglomération Toulousaine) pour le parking Matabiau sont pointés du doigt par l’instance. « Certains indicateurs indispensables à une bonne connaissance de l’offre et de l’activité de stationnement […] font encore défaut, » précise le rapport de la chambre. Elle préconise à un niveau plus global une amélioration des outils statistiques afin de mieux cibler à l’avenir les améliorations possibles pour tous les types de stationnement.  Jean-Luc Moudenc explique ces failles par le coût élevé d’un tel recensement, notamment pour le stationnement en voirie. « L’inventaire est réalisé progressivement, » assure toutefois le maire de Toulouse.

Mieux contrôler le stationnement

La baisse du nombre de PV par agents et par place de stationnement montre pour la cour des comptes l’insuffisante efficacité des contrôles. Selon elle, le manque de contrôles « entrave l’atteinte des objectifs » en termes de stationnement. Les automobilistes seraient en effet incités à ne pas payer leur place à l’horodateur et à délaisser les parkings en concession trop coûteux.

Reste désormais à savoir si ces recommandations seront suivies par la mairie et la métropole. Sans cela, la patience des automobilistes risque encore d’être mise à rude épreuve les soirs de semaine.