Le tout nouveau candidat à la primaire du Parti socialiste Arnaud Montebourg était de passage à Toulouse vendredi 7 octobre. Première étape de sa visite : la cantine d’Aubuisson, où il a donné une conférence sur la révolution numérique.
Ce n’est pas un hasard si Arnaud Montebourg a choisi la Ville rose pour venir parler de souveraineté numérique – en tout cas, c’est le message qu’il essaie de faire passer. Pour le candidat à la primaire de la gauche, Toulouse est « un lieu d’incubation » d’idées, un espace de « transformation digitale pour notre société et nos entreprises ». Le ton est donné : ce matin, on parle innovation et Internet, et on brosse l’auditoire dans le sens du poil.
Une offensivité marquée
Heureux, donc, d’être dans cette « capitale des épanouis », Arnaud Montebourg rentre dans le vif du sujet. Pour lui, l’enjeu du quinquennat à venir est l’adaptation aux usages digitaux de demain. Et ce sont tous les corps de métier qui sont concernés. Le hic dans tout ça ? L’américanisation, actée, du secteur du numérique. « Quand on est sur Internet, on est sur les routes américaines », prévient le candidat Montebourg. Mais pas de place pour le défaitisme : l’ancien ministre se montre offensif, et clame sans détour que la première puissance mondiale, c’est l’Union européenne.
« Quand on est sur Internet, on est sur les routes américaines »
Arnaud Montebourg entame alors un réquisitoire enflammé contre les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Google, ces géants indéboulonnables du web) et leur abus de position dominante. Pour lui, une réorganisation des règles de la concurrence mondiale est plus que nécessaire, et cela doit passer par un regain de souveraineté nationale : « tout est possible, il suffit de le décider ». C’est ce qu’il s’efforcera de mettre en place s’il est élu président de la République, finit-il par concéder. Le candidat ne prend alors plus la peine de masquer ses intentions : « Je sais que vous ne faites pas de politique, mais je suis venu en faire ».
« Tout est possible, il suffit de le décider »
« La première des ripostes est nationale »
Arrivent alors les propositions. Gagner le combat de la souveraineté numérique, pour le futur Président Montebourg, c’est investir « un bon milliard bien choisi » dans les grands groupes numériques français. Quant aux normes juridiques en vigueur dans le secteur du digital, le candidat se montre offensif : « l’Europe avait décidé de baisser son pantalon, mais rien n’empêche la France de fixer des règles (…), la première des ripostes est nationale ». Le made in France : voilà son cheval de bataille devant l’éternel.