À près d’un an des élections municipales de 2026, les tractations entre listes ont déjà commencé. Dans les rangs de la gauche toulousaine, une volonté d’union s’affiche malgré l’annonce de plusieurs candidatures.
« Tous les partis ont indiqué être favorable à une union lors du Printemps toulousain », explique Lola Bénégui, porte-parole d’Archipel Citoyen. Fin janvier, toutes les formations de gauche (partis politiques, syndicats, associations…) ont été conviées à cet événement pour débattre et discuter d’un projet commun pour les municipales de 2026.
Mais la porte-parole du collectif devenu parti politique reste réaliste quant à la difficile tâche de réunir tout le spectre de gauche : « Pour l’instant il n’y a pas encore de programme ni de position claire. Mais nous œuvrons pour. » À l’occasion de ce Printemps toulousain, le 25 janvier dernier, aucune solution n’a été annoncée sur comment unir cette gauche.
Rassembler la gauche s’annonce déjà difficile, malgré des discussions entamées. D’autant plus que les socialistes préviennent : « Nous sommes ouverts à faire une alliance avec tout le monde, dont La France Insoumise (LFI), explique Paul Casalis, responsable des Jeunes socialistes de Haute-Garonne, mais pas derrière LFI. »
Plusieurs candidatures proposées à gauche
En dépit de ces discussions pour une liste unie, « qui se poursuivent » d’après Lola Bénégui, des noms ressortent. Et des candidatures sont déjà annoncées : celle de François Piquemal, député Insoumis, faite lors de ses vœux pour 2025 le 16 janvier dernier.
Romain Cujives, ancien membre du Parti socialiste et aujourd’hui sans étiquette au sein du groupe des écologistes à la mairie et métropole de Toulouse, s’est également proposé candidat. « J’ai évoqué ma candidature mais nous pouvons chercher quelqu’un d’autre », précise-t-il. L’essentiel pour lui : « Continuer de discuter tant que rien n’est cristallisé. » Car pour cet élu toulousain, « il n’y a pas de consensus qui se dégage, parmi les candidatures. Il faut continuer de chercher ».
Chez les écologistes, Régis Godec s’affiche pour l’instant comme le chef de file pour les municipales. Une désignation faite en novembre 2024, qui n’empêche pas « les Verts de rester ouverts à la discussion », confirme la porte-parole d’Archipel Citoyen. Tandis que pour les socialistes, le suspens plane encore sur une possible candidature de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga. Les noms de François Briançon et Vincent Gibert, conseillers municipaux d’opposition, ressortent également.
Autre candidature proposée : celle de Isabelle Hardy, conseillère municipale Génération.s, le parti politique fondé par Benoît Hamon. Beaucoup de volontaires pour un seul poste.
Une gauche déjà divisée ?
Des candidats possibles qui ne manquent pas. Pour l’instant, « c’est une union sur un programme » qui est recherchée pour Thomas Da Cruz, des Jeunes Insoumis de Toulouse. « On continue de proposer des événements de co-construction pour un programme commun », confirme Lola Bénégui.
Les forces de gauche savent que la victoire, en faisant cavalier seul, s’annonce difficile. « Il y a la volonté de gagner. Et à Toulouse, on sait que c’est compliqué. Donc, il faut être a minima uni », explique Paul Casalis. Une alliance également souhaitée par La France Insoumise.
Mais les divergences émergent déjà. Romain Cujives se demande si « la radicalité de LFI est compatible avec les aspirations des Toulousains ». Pour LFI, « une alliance avec les socialistes est envisageable, expose Thomas Da Cruz, avec un programme et une pratique commune de discussion, ce qui est actuellement plutôt difficile ». De son côté, Paul Casalis, aux Jeunes Socialistes, affirme : « Une liste menée par LFI ne gagnera pas. »
Des désaccords qui n’empêchent pas de rester optimiste. Chez Archipel Citoyen, on garde espoir pour trouver une solution : « La victoire aux municipales le nécessite. Nous devons trouver une issue qui va du PS à LFI, en passant par le NPA. »
Photo : Annabel Martinez-Canavy