Face aux risques liés au Coronavirus, les réunions publiques rassemblant plus de mille personnes dans un espace clos sont interdites. Une situation restrictive qui a alors poussé les candidats aux municipales de nombreuses villes, notamment de Toulouse, d’annuler leur meeting. Une décision qu’avait su anticiper Nadia Pellefigue. Univers-cités s’est donc immiscé auprès de militants, regroupés pour la diffusion du meeting.
Le Coronavirus s’en prend désormais aux rassemblements publics. Des restrictions qui n’excluent pas les meetings des Municipales. En effet, à une semaine du premier tour des élections, le planning des meetings de la semaine était chargé. Mais à Toulouse, 4 des 12 candidats en lice pour les Municipales ont annulé leur événement. La première à l’avoir anticipé fut la liste Une Nouvelle Énergie Pour Toulouse, avec à sa tête Nadia Pellefigue. En effet, dès le vendredi 6 mars, un communiqué fut publié pour annoncer l’annulation du meeting : « Je souhaite être une maire qui protège et que Toulouse devienne une grande métropole innovante ».
Je souhaite être une maire qui protège et que Toulouse devienne une grande métropole innovante. Nous montrons le chemin.
Aujourd’hui, la cohérence et la responsabilité m’appellent à prendre une décision importante.
#Toulouse2020 #UneNouvelleEnergie pic.twitter.com/ZSDO1cMBbs
— Nadia Pellefigue (@NadiaPellefigue) March 6, 2020
Mais cette décision prise précocement n’a pas échappé aux moqueries de ses concurrents et même à l’étonnement de certains convaincus. Les mesures gouvernementales n’imposaient pas une telle décision. Cependant, Nadia Pellefigue, qui attendait pour son meeting du 10 mars, 1400 personnes dans la salle Mermoz, a décidé d’organiser à la place un rendez-vous numérique.
Puis dimanche, le gouvernement est venu mettre tout le monde d’accord en descendant la jauge maximale autorisé à 1000 personnes pour tout rassemblement. Une annonce qui alors poussé 3 autres candidats à prendre la même décision que la tête de liste « Une Nouvelle Energie ». Pierre Cohen (Génération.s) a basculé lundi pour une retransmission en direct de son meeting sur Facebook. De son côté, Antoine Maurice (Archipel Citoyen) troque son meeting au centre de congrès pour « une grande action en plein air ». Pour finir, Jean-Luc Moudenc (Aimer Toulouse) a aussi suivi la cadence.
À la suite des annonces gouvernementales, nous annulons la réunion publique prévue jeudi 12 mars à 19h30 salle Mermoz. Nous choisissons d’éviter tout risque, en application du principe de précaution. Nous restons mobilisés ! Ce qui comptera, ce sera le vote, dès dimanche prochain
— AimerToulouse (@AimerToulouse) March 9, 2020
Un meeting numérique pour Nadia Pellefigue
C’est alors qu’une nouvelle ère commence, celle du meeting 2.0. Afin de maintenir sa campagne électorale jusqu’aux élections, Nadia Pellefigue a tenu un meeting numérique depuis l’Espace Cobalt ce mardi soir. Une formule inédite, présentée aux toulousain.e.s comme un meeting « chez vous ». Pour cela, l’organisation de l’événement fut gardée secrète jusqu’à la fin de la retransmission. Le lieu de tournage ne fut pas révélé notamment. Vers 17h50, colistiers et intervenants furent alors réunis sur un meeting s’apprêtant davantage comme un plateau TV.
La diffusion fut partagée sur les différents réseaux sociaux (Facebook, Twitter) ainsi que sur les plateformes Périscope et Twitch. Malgré un léger problème de son, le meeting s’est déroulé sans accroc et de manière dynamique grâce aux différentes interventions. En effet, plusieurs vidéos ont dévoilé les discours de soutien de Ségolène Royal, Ian Brossart (maire adjoint communiste à Paris) ou encore Olivier Faure (premier secrétaire du PS). Après quoi Nadia Pellefigue s’est avancée à la tribune.
Micro en main, elle est revenue durant une vingtaine de minutes sur les points clés de son programme. « Toulouse mérite mieux, plus d’écologie, plus de démocratie, plus d’ambition, plus de justice sociale. Je ne m’engage jamais à la légère, je dis ce que je fais et je fais ce que je dis », déclare-t-elle. Elle est aussi revenue sur ses projets de développement des transports allant des vélos, au projet de RER ou celui concernant la LGV.
Une nouvelle formule hyper connectée
20h30, le coup d’envoi est donné. Dans un appartement toulousain, 6 jeunes militants se sont réunis devant la TV pour la diffusion du meeting. Une nouvelle méthode qui leur convient parfaitement. Pour eux, tout comme l’a aussi expliqué Nadia Pellefigue, le meeting numérique a finalement permis d’attirer plus de monde que la salle Mermoz aurait pu accueillir. En effet, ce sont un peu moins de 7000 vues qui ont été enregistrées par la retransmission. Un chiffre à tout de même relativiser car seulement 350 vues furent comptées en simultanés, donc connectées tout du long. Un écart important mais qui n’enlève rien à la satisfaction des militants. « On est largement au-dessus de Cohen, c’est bon ! », souffle l’un d’entre eux.
Ces derniers ont aussi pu évaluer le meeting grâce aux réseaux sociaux. Via ces outils, ils ont pu vérifier tout au long de la diffusion le nombre de vues, ainsi que suivre les commentaires et les réactions des spectateurs. Mais aussi échanger entre eux sur le visionnage en cours. Cette nouvelle forme de meeting va donc de paire avec une utilisation accrue des réseaux sociaux. Une interaction avec les électeurs fut aussi mise en place par un système de dépôt de questions via le hashtag #NadiaPellefigue2020 ou par des questions filmées. Une nouvelle méthode qui permet en pleine campagne électorale de continuer à toucher de nouveaux potentiels électeurs. Mais il en va sans dire que les personnes touchées par ce meeting 2.0 sont davantage des jeunes connectés.
Des élections en péril ?
Nadia Pellefigue a donc su anticiper les conséquences qu’allaient avoir le Coronavirus. Devançant ses concurrents pris de cours. Un point fort pour elle qui peut alors rebondir sur l’exclusivité qu’elle a offert par la diffusion de ce premier meeting toulousain 2.0.
Cependant, le préfet a rappelé en début de semaine que ces annulations n’avaient pas lieu d’être. Pour lui, les réunions électorales sont autorisées malgré l’épidémie du Coronavirus car elles sont « indispensables à la vie de la Nation ». Une annonce qui devrait peut-être calmer les doutes des candidats quant au risque de démobilisation de leur électorat dimanche. Jean-Luc Moudenc, maire sortant, a d’ailleurs relancé un appel au vote : « À ce stade, voter ne présente pas de risque. Les conditions de vote sont assurées. En effet, dans les bureaux de vote, il n’y a pas de regroupement statique ».