Plus de 20 000 manifestants ont défilé ce matin dans les rues de Toulouse selon la police. Etudiants, lycéens et salariés des secteurs publics et privés étaient là pour protester contre la loi Travail. Des incidents impliquant une centaine de manifestants ont eu lieu après la fin de la marche.

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Après trois manifestations composées essentiellement d’étudiants, le mouvement de protestation contre la loi Travail s’est amplifié ce jeudi à Toulouse. Grâce à la participation des principaux syndicats et une grève des secteurs publics et privés, ce sont au moins 20 000 personnes qui ont défilé contre le projet porté par la ministre du travail Myriam El-Khomri. Certains syndicats, dont l’UNEF, affirment eux que 100 000 manifestants étaient présents.

Lycéens et travailleurs unis pour protester

Le cortège composé à la fois d’étudiants, de cheminots ou de fonctionnaires a quitté l’arche Marengo aux alentours de 11h. « Non à la loi des patrons », ou encore « votre loi vous ne la ferez pas » faisaient parti des slogans les plus utilisés par les opposants au texte.

« C’est un retour de 50 ans en arrière, 50 années d’acquis sociaux balayés en une seule loi, c’est vraiment trop » affirme un employé d’une entreprise du secteur de l’aéronautique qui tenait à manifester pour défendre ses droits en tant que travailleur.

Légèrement en retrait de la foule, un fonctionnaire de l’éducation nationale reste pessimiste sur les chances de faire retirer le texte grâce aux grèves. « Je tenais tout de même à être là, pour exprimer mon point de vue » explique-il, un brin fataliste. De nombreux lycéens ont également fait le déplacement dont Jack, qui est venu pour s’opposer à un texte qui va selon lui « précariser l’emploi des jeunes, mais aussi de nos parents »

Le mécontentement des participants va au delà de la loi Travail. Jean-Phillipe Lateule souligne qu’il est là pour s’opposer à la politique de François Hollande en général, y compris sur son volet international. « Je suis scandalisé par la gestion de le crise des migrants », précise celui qui a pour l’occasion concocté une banderole.

Le bilan de la manifestation est mitigé pour les participants. Si certains sont satisfaits de voir plus de monde que lors des défilés des précédentes semaines, l’arrivée à Saint-Cyprien a laissé un goût amer à d’autres manifestants qui auraient voulu «être plus nombreux» en ce jour de mobilisation nationale.

Des affrontements en fin de défilé

Si le défilé principal a suivi son cours sans encombre jusqu’à Saint-Cyprien, où il est arrivé vers 13h30, des incidents ont eu lieu pendant et après la manifestation. C’est d’abord un groupe de plusieurs centaines de manifestants qui a réussi à détourner l’attention des forces de l’ordre en quittant le cortège régulier à Jeanne d’Arc. Stoppés par des CRS à l’entrée du Capitole, ils se sont ensuite dirigés vers la rue de Metz et ont fini par être dispersés par la police aux alentours de Saint-Cyprien.

Une fois la marche terminée, une centaine de personne a également fait face à la police à Saint-Cyprien. L’ambiance assez calme de la fin du cortège a alors laissé place à la tension, qui est montée progressivement jusqu’à l’évacuation des lieux par les CRS dans la confusion des gaz lacrymogènes suite à des jets de projectiles.