La circulation automobile a une part importante dans l’émission des particules fines à Toulouse, alors que le chauffage au bois est particulièrement dangereux en zone rurale.
L’Observatoire régional de l’air en Midi-Pyrénées (ORAMIP) a présenté mardi 9 février les résultats d’une étude pionnière en matière de particules fines, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Colomiers. Cette analyse, effectuée sur une durée de douze mois sur trois sites situés à Toulouse, dans la vallée du Lot et dans le Gers, révèle les principales origines de la pollution aux particules fines dans la région. Les résultats montrent que la station toulousaine connaît des taux moyens équivalents aux deux autres lieux de mesures mais avec des particules provenant en plus grande quantité de la circulation automobile que dans le Lot, par exemple.
Les particules fines sont souvent mises à l’évidence lors des pics de pollution en région parisienne qui ont pu engendrer par le passé des mesures de circulation alternée, mais sont également un problème au quotidien, notamment dans la région toulousaine. Cette étude avait donc pour objectif de mieux comprendre d’où provenait cette nuisance aux origines encore peu connues des scientifiques.
« Mieux comprendre l’origine des polluants »
« C’est une grande première, nous n’avions pas les outils pour effectuer ce genre de travaux il y a cinq ans, » indique José Cambou, vice-présidente de l’ORAMIP. L’objectif, qui est de « mieux comprendre l’origine des polluants sur des territoires très divers dans la région Midi-Pyrénées », comme l’explique Dominique Tilak, directrice de l’organisme, a justifié le choix des trois stations de mesures. Si celles du lycée Berthelot à Toulouse et du Gers devaient retranscrire les données de lieux urbains et ruraux sans exposition particulière, le site lotois, à Pressac, a été choisi pour sa situation encaissée et son exposition à la pollution liée au chauffage au bois.
Une concentration équivalente à Toulouse et dans le Gers
L’étude révèle notamment que les chiffres de concentration moyenne annuelle en particules sur les trois sites sont quasiment équivalents, « un résultat qui constitue une vraie surprise et un apport majeur, » selon Dominque Tilak. Si la région toulousaine est logiquement touchée à cause de la circulation et de la forte activité industrielle, les scientifiques ne cachent pas leur étonnement face aux taux similaires mesurés en zones rurales. Néanmoins, ces moyennes situées aux alentours des 18 microgrammes par mètre cube, demeurent bien en dessous des valeurs « limites » pour la protection de la santé (40 microgrammes), prouvant que la qualité de l’air reste correcte à Toulouse.
Les cheminées, facteurs des pics de pollutions hivernaux
Un autre élément révélé par l’étude concerne la composition des particules fines selon les lieux. Sans surprise cette fois-ci, Toulouse est particulièrement touchée par la pollution d’origine automobile et industrielle, notamment lors des pics de pollution hivernaux qui ont tendance à être très localisés, mais aussi au printemps où 40% des particules proviennent de ces activités.
En revanche, des taux inquiétants et jusque là insoupçonnés de particules liées aux chauffage au bois ont été relevés l’hiver dans le Lot. Une donnée qui pose problème alors qu’approximativement un tiers des Midi-Pyrénéens se chaufferait encore par ce biais, selon un chiffre évoqué lors de la conférence de presse. Cette source est moins problématique dans la Ville rose, en raison de l’absence de cheminée dans de nombreux logements. Cette forte part du chauffage au bois dans les données recueillies en milieu rural permet également d’expliquer pourquoi la concentration s’approche de celle de l’agglomération toulousaine.
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Des particules fines dangereuses pour la santé
Si les taux de pollution dans la région ne sont pas alarmants en comparaison aux seuils d’alerte fixés au niveau national, la lutte contre la pollution a tout de même un impact sur la population. « Faire baisser le niveau réel de particules, même quand il est en déjà sous les seuils recommandés, permet d’améliorer la santé globale de la population », rappelle José Cambou. En effet, les plus grosses d’entre elles touchent le système respiratoire, alors que les particules dites « ultrafines » , émises pour certaines par les moteurs diesels, sont probablement à l’origine de problèmes cardio-vasculaires et de cancers.
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