La transition énergétique était une promesse du candidat Hollande et l’entrée des Verts au gouvernement en 2012 laissait entrevoir sa réalisation. Porté désormais par Ségolène Royal, qu’en est-il aujourd’hui du projet ?

On en entend beaucoup parler en ce moment car le projet phare du gouvernement socialiste en matière d’écologie est débattu à l’Assemblée jusqu’au 14 octobre.Cette loi, selon Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie et du Développement durable, permettrait en outre de créer près de 100 000 emplois. Voici une liste non exhaustive du projet de loi qui comprend 64 articles.

Vers la fin du nucléaire ?
75%. C’est le pourcentage correspondant à la part du nucléaire dans l’électricité produite en France aujourd’hui. La loi renforcera le contrôle de la sûreté nucléaire et l’information à l’égard des citoyens. Au bout de trente-cinq ans, les centrales nucléaires ne seront pas fermées comme le demandaient les écologistes mais feront l’objet d’une enquête publique en donnant notamment plus de pouvoir à l’Autorité de sûreté nucléaire. Et Ségolène Royal demeure toujours floue concernant la fermeture en 2016 de la plus vieille centrale nucléaire française, à Fessenheim. Cette fermeture coûterait 5 millions d’euros, selon l’UMP, dont 1 million en terme de coût social dû à la perte d’emplois des salariés alsaciens. On est donc bien loin de la sortie du nucléaire « à l’allemande », d’autant qu’il s’agit d’une limitation de l’activité des réacteurs et en aucun cas d’une fermeture définitive.
Les Verts devraient néanmoins être satisfaits du vote, vendredi 10 octobre par les députés, de l’article 1er de la loi, qui prévoit la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% à l’horizon 2025, réalisant ainsi une promesse de campagne de François Hollande.
Centrale de Fessenheim, Haut-Rhin, Alsace

Parc éolien à Calenzana, Haute-Corse
Les énergies renouvelables à l’honneur
14e. C’est le rang que la France occupe sur les 27 membres de l’Union Européenne au classement de la part des énergies renouvelables dans sa production énergétique, avec seulement 16,1% en 2012. La ministre de l’Ecologie entend bien gagner des places, d’abord en réduisant jusqu’à 30% la part des énergies fossiles et en augmentant progressivement la part des énergies propres à 23% en 2020 et 32% en 2030.

Le logement rénové
500 000. C’est le nombre de logements qui doivent être rénovés afin d’éviter les pertes énergétiques et être certifiés norme « Bâtiments Basse Consommation » d’ici 2050.
Une aide aux personnes les plus modestes sous forme de « chèque énergie » pour financer les travaux est prévue. L’éco-prêt est également relancé afin de générer 100 000 prêts par an soit 4 millions de travaux.

Des transports plus propres
27%. C’est la part d’émission de gaz à d’effet de serre que représentent les transports.
Transports en commun : lors de leur renouvellement, ils devraient être remplacés par des véhicules hybrides ou électriques à faible niveau d’émission.
Pour les particuliers : 7 millions de bornes de recharge pour des véhicules électriques ou hybrides seront installées sur l’ensemble du territoire d’ici 2030. De plus, une prime au remplacement d’un véhicule diesel par un véhicule bénéficiant du bonus écologique est introduite.

Comment financer cette transition alors que même le prix de l’arrêt des centrales nucléaires serait exorbitant ? Ségolène Royal répond en avançant des crédits d’impôts, des prêts et des incitations fiscales. Des dispositions qui seront probablement jugées insuffisantes pour les écologistes et pour la droite.