Les toilettes… quel drôle de sujet me direz-vous ! Oui, mais un sujet brûlant au sein de notre cher IEP. Qui d’entre nous n’a pas un jour, maudit cette petite pièce située au début du couloir du 2ème étage et ses trois waters ?
Je me rappelle encore avec émotion le jour où j’ai fait connaissance avec nos sanitaires. C’était il y a quatre ans. J’étais alors une petite nouvelle qui n’osait pas sortir de l’amphi Bodin au milieu d’un cours magistral même si je souffrais d’une envie pressante !
Ce jour là, mon grand bol de thé du petit déjeuner titillait ma pauvre vessie depuis déjà trois bons quarts d’heure quand le prof a annoncé le début « d’une petite pause de cinq minutes ». Fébrile, je suis descendue en direction de cette petite porte du deuxième étage… pour découvrir avec horreur qu’une file d’une dizaine d’élèves m’avait devancée. Gardant mon sang froid, je décide de descendre d’un étage où j’avais également remarqué une porte portant le petit pictogramme salvateur. Je tourne la poignée, une fois, deux fois, sous le regard amusé de quelques anciens déjà au courant du secret, rien à faire, la porte est fermée. A cet instant un professeur s’approche de moi muni d’une petite clef : « Pour les élèves, c’est en haut » me signale t-il un peu sèchement.
Penaude, je remonte et constate que la file d’attente n’est plus constituée que de trois personnes. Oui, mais le temps presse et la pause est quasiment finie…
Vient enfin mon tour. J’entre dans un des deux sanitaires utilisables, le troisième étant « hors service » et vide ma vessie avec soulagement. Tout cela en prenant connaissance de la date de la prochaine soirée organisée par le BDE, dont l’affiche est placardée sur la porte. Ce sera peut être l’occasion de faire connaissance avec le beau brun qui est dans le même groupe que moi en cours d’anglais… Je sors de mes rêveries avec effroi en m’apercevant qu’il n’y a pas de papier toilette. Bien sûr, étant novice, je n’avais pas pensé à cette possible pénurie et mes mouchoirs en papier sont restés sagement au fond de mon sac en amphi Bodin…
Ca ne s’arrange pas au moment de se laver les mains : pas de savon ni rien pour se sécher… Ca valait le coup de se les mouiller… Bref, je me revois encore monter les marches tel l’albatros, battant l’air afin que mes mains sèchent plus vite… peine perdue.
Aujourd’hui, rien n’a changé. J’ai appris à prendre mon mal en patience dans la file des toilettes et mon paquet de mouchoirs est toujours de la partie…
Cependant, l’honnêteté et l’absence de rancune me forcent à reconnaître que cette année, les choses se sont un peu arrangées. Après moult inscriptions à l’ordre du jour du Conseil d’Administration de l’IEP (si, si, je vous assure !) nous disposons presque toujours de papier et de savon dans les trois toilettes mis à notre disposition.
Mais bon, trois toilettes pour près de 1 500 élèves, c’est quand même pas du luxe !