Représenter la Corée du Sud, le Brésil ou les Etats-Unis au G20 ? C’est possible, grâce à une simulation réservée à des étudiants internationaux et organisée depuis douze ans par une association allemande : la Munich European Forum. Un partenariat existe notamment avec Sciences Po Toulouse qui a envoyé quinze étudiants en master à Bruxelles cette année.
Photos: © Solène Roi
« On a toujours eu des retours très positifs des étudiants ». Xavier Pello, professeur agrégé d’espagnol à l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse porte le projet de simulation auprès de l’établissement depuis trois ans. Organisé chaque année dans un monastère de Louvain à 30 kilomètres de la capitale belge, le Brussels European Forum a réuni une trentaine d’étudiants internationaux une semaine durant à la mi-mars. Parmi eux, quinze étudiants de master à Sciences Po Toulouse intéressés par les relations internationales, les institutions européennes ou la diplomatie.
Au programme de cette semaine, trois simulations, dans les conditions réelles, d’un G20, du Conseil de l’Union Européenne, et de l’OTAN autour de négociations sur les politiques durables à adopter face aux changements globaux. Le tout en anglais bien sûr pour faciliter la communication entre étudiants venus de France, mais aussi d’Allemagne, des Etats-Unis, de Roumanie, ou d’Espagne.
Une réelle chance et un bon moyen d’aborder l’international au concret, comme le précise Rafik Hounas, étudiant en 4e année au sein du parcours « acteurs et nouveaux enjeux des relations internationales » : « J’ai assisté à cette simulation car on m’en avait parlé dès la première année et les étudiants qui y sont allés m’ont conseillé de ne pas manquer cette opportunité. Sachant que je souhaite un jour travailler dans le domaine des RI, j’ai pensé qu’y assister serait une bonne idée. » Et d’ajouter: « J’ai été agréablement surpris par cette simulation. »
« Un bon entraînement »
Des étudiants d’autant plus conquis qu’il s’agit d’« un bon entraînement, un lieu de contact et une bonne occasion de visiter les institutions européennes et internationales. » selon les mots Xavier Pello pour qualifier l’initiative. Si Mathilde Cambournac, étudiante en quatrième année et qui représentait la Corée du Sud, concède avoir vécu l’expérience « comme un jeu », elle n’en souligne pas moins les apports sur un plan pédagogique voire professionnel. « Pour moi, c’était vraiment bénéfique car on a passé une semaine nourris et logés à bosser un rôle hyperintéressant. On a appris beaucoup de choses, le tout en anglais dans un environnement international. »
Mais l’expérience n’a pourtant pas été de tout repos, malgré l’enthousiasme final. « Nous avons passé une semaine assez dense avec un rythme soutenu », confie Rafik. Pour Mathilde, « il y avait plein de tension, de pression et on se prend très vite au jeu ». D’ailleurs, les débats sont très encadrés par deux médiateurs qui ont une grande expérience dans les simulations et qui respectent les procédures exactes, par exemple du G20, au plus juste. Ce qui pousse les étudiants à s’investir et à incarner leur rôle au maximum pour rendre compte d’une certaine réalité géopolitique. Reste à savoir si l’avenir leur permettra de revivre l’expérience, mais pour de vrai.