Parti du Canada où il est à l’initiative de ce projet qui semble connaître un grand succès à Toronto, Vancouver ou Montréal, Joseph Cardeira a depuis exporté son concept dans 27 pays dont les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Australie, l’Espagne… et maintenant en France. Après avoir sillonné (rien que) 70 pays il débarque à Toulouse, début mars, pour faire connaître cette nouvelle manière de consommer.
C’est en questionnant les jeunes français sur leurs habitudes (bien ancrées) de sorties et en allant prendre un verre dans les bars de la ville rose que ce débrouillard parvient à convaincre des patrons d’établissement. Le contrat est simple, les bars s’engagent à acheter un encart publicitaire dans son passeport et à offrir un verre (cocktail, tapas ou autre) aux futurs détenteurs du sésame. C’est avec des journées de 15 heures de travail et la coopération d’un graphiste français (Anthony Chenafi) que « Toulouse by night » a pu atterrir, en septembre dernier, entre les mains des toulousains. Dans ce premier numéro valable jusqu’à fin octobre et non nominatif, on trouve 438 euros de consos gratuites, mais aussi des réducs sur les fringues, des minutes offertes dans les cybercafés, pour le laser game… Le guide est disponible dans trois points de vente : les bureaux de tabac de la Daurade, de la Place Saint-Pierre, et des Carmes.
Ce véritable chef d’entreprise ne manque pas d’ambition. Le numéro 2, qui devrait sortir début novembre, devrait être plus épais : 140 pages annoncées ! Il sera valable 4 mois et ne devrait pas dépasser les 15 euros. Prochaines escales : Paris et Montpellier. Il envisage même d’exporter son concept en Asie !
Pas facile de se lancer en France
Pas de promotion pour le passeport, il compte sur le bouche-à-oreille. «C’est très dur en France, les gens sont plus fermés que dans les pays anglo-saxons, ils ont peur de l’arnaque » confie-t-il. Ce n’est pas sans barrière financière et administrative que Joseph a réussi à monter sa SARL. « Au Canada et aux Etats-Unis, ça a été plus facile, ça s’est fait en une semaine, ils ont plus l’esprit d’entreprise. »
Selon lui, c’est un système où « tout le monde y trouve son compte ». C’est un moyen pour les étudiants de connaître différents bars et pour les jeunes artistes de se lancer, à l’instar d’Anthony, qui avait du mal à trouver des projets de graphisme. De plus, le passeport devrait apporter une nouvelle clientèle aux commerces de la ville, les étudiants n’étant pas la seule population visée par cette offre sans limite d’age. L’activité est rentable et même créatrice de boulot. Si vous êtes intéressés, Joseph Cardeira recherche d’ailleurs actuellement des commerciaux.
Plus qu’un projet économique, le passeport se veut un outil de découverte et d’ouverture aux autres cultures mais aussi un élément d’intégration pour les étudiants étrangers. C’est cet état d’esprit d’initiative et de mobilité qui semble être au centre des préoccupations de Joseph Cardeira. Son secret : « être positif, prendre des risques et croire en soi ». Un message : « découvrir ce que chaque ville a à offrir ». Maintenant reste à savoir si « Toulouse by night » réussira à s’imposer dans le paysage étudiant et même au-delà.
En collaboration avec Steven Brochen