Du 18 au 21 octobre se déroule la 3ème édition du festival « Jardins Synthétiques ». De l’Antiquité à nos jours, les jardins font partie d’une histoire et d’un patrimoine partagés par tous. Pour leur rendre hommage, le festival investit le musée Saint-Raymond, la chapelle des Carmélites, le parc du château de la Reynerie et la place du Capitole.
Les créations contemporaines, de la danse aux spectacles visuels en passant par les expositions, se mêlent au patrimoine historique. « Univers-Cités » a rencontré Pierric Blum, le directeur du festival.
« Univers-Cités » : Comment est né le festival ?
Pierric Blum : Avec Bastien Rabois, nous avons créé l’association « Call Forth » fin 2008 dans le but de dynamiser le tissu culturel dans la région Midi-Pyrénées. Le projet « Jardins Synthétiques » a d’abord été créé sous un autre nom mais n’avait pas trouvé un terrain favorable car son contenu n’était pas assez mature. On m’a alors demandé d’améliorer le projet qui a été reproposé par la suite avec le soutien de l’association. Le festival a alors eu un écho très favorable de la part de la Mairie de Toulouse.
Pourquoi avoir voulu créer un festival qui regroupe les créations contemporaines et les lieux historiques ?
Le but est de ramener les jeunes dans des lieux de patrimoine et des lieux culturels. L’idée est de créer un croisement intergénérationnel entre le public, plutôt âgé, habitué au musée Saint-Raymond et un public jeune qui n’y met jamais les pieds. Lier l’art contemporain et les lieux historiques, c’est un pari risqué mais ces deux mondes communiquent très bien. L’un peut paraître désuet et l’autre n’est pas toujours reconnu. Naturellement, il se crée une rencontre qui aide à la fois l’un et l’autre. L’art contemporain peut s’installer dans des lieux où il n’est habituellement pas accueilli et les bâtiments historiques peuvent jouir d’une autre vision par une génération plus jeune.
Arandel & Gabriel Desplanque « Le bestiaire du dedans »
Quels retours avez-vous eu de la part du public ?
La première année, nous avons accueilli 1600 visiteurs et l’année dernière environ 3100 visiteurs. Et entre les deux, nous n’avons pas rallongé la durée du festival. Pendant la deuxième édition, nous avons mené une étude du public. Cela fait partie de nos obligations vis-à-vis de l’Europe qui finance en partie le projet. Le bilan nous a indiqué que le lien intergénérationnel a fonctionné. Nous avons eu des retours positifs. Le festival a permis aux gens de développer une autre sensibilité à l’art. Les personnes qui venaient au festival pour les concerts ont découvert l’art contemporain par la même occasion.
Quelle est la place des bénévoles ?
Le festival est entièrement géré par une équipe de bénévoles. Dans l’association, il n’y a pas de salariés. En général, les bénévoles travaillent ou étudient dans le milieu culturel. Ils ont une sensibilité artistique et viennent chercher une expérience qui permet de les confronter à la réalité. C’est l’occasion pour eux de rencontrer des artistes, de les accompagner. Dans l’équipe permanente de l’association, nous sommes six et pendant le festival il y a une quarantaine de bénévoles. Des jeunes étudiants viennent nous voir pour nous aider pendant le festival. Les plus motivés nous aident à préparer la prochaine édition.
Romain Tardy & Squeaky Lobster « Pagan »
Quels sont les temps forts du festival ?
La soirée d’ouverture, le jeudi 18, avec le vidéo-mapping sur la place St-Sernin. Nous prenons le parti de montrer des créations que nous n’avons pas l’habitude de voir. Nous avons fait venir un artiste, Romain Tardy, qui va signer une œuvre inédite pour « Jardins Synthétiques » 2012. C’est une projection vidéo calée sur l’architecture du musée Saint-Raymond et accompagnée d’une création sonore. L’idée est de faire vivre le bâtiment, de modifier son apparence physique. L’artiste a la volonté de faire vivre le patrimoine avec des créations contemporaines. Comme autres temps forts, j’aimerais citer les deux soirées à la chapelle des Carmélites. Il va y avoir deux concerts. Enfin sur le Capitole, nous faisons le jardin à la française. C’est un honneur de pouvoir présenter une performance éphémère sur cette place.