traverse.jpg

Chaque année, Simone Dompeyre, professeur d’audiovisuel au lycée des Arènes, organise des rencontres autour de l’art contemporain. Au programme, 137 projections de courts-métrages, une douzaine de performances et diverses installations à travers la ville rose.

« C’est le seul « festival » en France de ce type » insiste l’organisatrice. Rien de plus normal donc de croiser un réalisateur norvégien ou un performeur iranien, car la dimension internationale, qu’a acquis au fil des années l’événement toulousain, est indéniable. Certains n’ont pas hésité à payer un billet d’avion pour venir du Canada dans l’unique but de faire partager leur passion pour cet art controversé et très mal compris par l’opinion.

Ainsi, depuis mercredi et jusqu’au 24 mars, l’art contemporain s’invite dans les lieux suivants : le lycée des Arènes, l’Ostal d’Occitania, l’ESAV, le centre culturel Bellegarde, la Fabrique culturelle-Le Mirail, le Goethe Institut, le Cinéma Gaumont Wilson, la Chapelle des Carmélites, Elp-Anoki, l’espace Jean-Jaurès Tisséo, le Confort des étranges, le cinéma le Cratère, l’hôtel du Barry, la Maison Salvan.

Un rendez-vous immanquable pour les passionnés et une découverte pour les curieux venus s’aventurer mercredi dans l’auditorium du lycée des Arènes. « C’est étonnant, il y a toujours un message, mais il faut y passer du temps pour bien comprendre et apprécier » explique Virginie. « Certaines choses nous échappent, et on ne comprend pas toujours » ajoute Danielle.

« Il faut casser l’image élitiste du cinéma expérimental »

Simone Dompeyre se bat pour la reconnaissance de ce genre cinématographique, traditionnellement classé entre les arts plastiques et le cinéma. Elle déplore l’absence de projection tout au long de l’année « le cinéma expérimental n’a pas encore sa place dans l’une des plus grandes cinémathèques de France ».

Pourtant, le public est au rendez-vous. Après les Arènes mercredi, des étudiants ont rempli jeudi l’auditorium de l’ESAV. Vendredi, c’était au tour du Gaumont Wilson d’accueillir les rencontres, à partir de 18h30. A la suite d’une projection à la Fabrique du Mirail tout l’après midi, il était possible de rentrer gratuitement dans le grand cinéma pour assister à une programmation qui serait impossible de voir d’ordinaire.

Ces rencontres sont également l’occasion de rencontrer les réalisateurs venus des quatre coins du monde afin de discuter avec eux de leur travail et découvrir leur vision originale du monde. On est donc bien loin de l’élitisme et du cliché d’un milieu artistique très fermé.

Raphaël Sevet, jeune réalisateur toulousain rappelle que la démarche du cinéaste expérimental n’est pas dictée par une technique « gravée dans le bronze ». Car ce genre se développe en marge de l’industrie et du marketing commercial du cinéma, « les auteurs imposent leurs propres codes, sans forcément imposer une seule manière de comprendre leurs œuvres.». « Le cinéma expérimental est au cinéma ce que la poésie est à la littérature » ajoute-t-il avec le sourire, avant de conclure, « après tout le cinéma est une affaire de goût, pas besoin de formation pour savoir apprécier ! »

Vidéo Bande annonce Traverse Vidéo :


Bande-annonce Traverse Video 2012 par Traverse_Video

Le cinéma au service de la performance

Sur les 130 propositions de performance adressées à Simone Dompeyre, l’organisatrice en a sélectionné une douzaine dont près de la moitié sont réalisées par des toulousains. C’est le cas de « l’Effraction » réalisé par le couple Clara et Pierre-Emmanuel Scherrer. Une performance un peu spéciale puisqu’elle se sert du cinéma, à travers la projection d’un court métrage de quelques minutes à la fin, afin d’affiner son message et lui donner plus de poids. La thématique choisie est la violence faite aux femmes. La mise en scène poétique mais inquiétante et la musique assez dérangeante ont pour but de « susciter une émotion » pour Clara, qui ne se définit pas comme une féministe pour autant.
Le leitmotiv de l’artiste « si ça vous choque, si ça vous dérange, si ça vous révolte, c’est bon signe, faites tourner ».

La vidéo utilisée pour la performance :

Site internet : http://www.clarascherrer.com

Facebook : Clara Scherrer Plasticienne