La dernière élection présidentielle a laissé le souvenir d’une mobilisation massive des électeurs. A quelques mois des prochaines élections municipales, les 9 et 16 mars prochains, l’agitation politique est encore souterraine. A Toulouse du moins.

Les formations politiques constituent leurs listes, finalisent des alliances comme c’est le cas à gauche et travaillent à leurs programmes. Avant que tout soit rendu officiel et que la campagne démarre enfin, les jeunes tentent de faire valoir leur voix à l’intérieur des partis.
C’est le cas dans les deux formations principales, l’UMP et le PS, où de manière plus ou moins formelle, ils jouent pleinement leur rôle de force de proposition. Sur la question des jeunes et des étudiants naturellement, mais également à propos de thèmes plus généraux tes que l’économie ou le cadre de vie.

Cette phase de réflexion s’achève et va bientôt laisser place à l’action où il faudra tenter de remobiliser les nombreuses recrues drainées par l’élection présidentielle. Quelle visibilité aura leur travail de militant ? Eclairage avec deux responsables des jeunes du PS et de l’UMP toulousains.

______

Romain Cujives (PS) : « Mettre en avant le développement durable »

23 ans, animateur fédéral de Haute-Garonne depuis 2005.

« Faire de Toulouse une métropole européenne ». Telle est l’ambition du programme de Pierre Cohen pour les municipales du printemps prochain.
Un objectif soutenu par le Mouvement des Jeunes Socialistes et par son président Romain Cujives : « Toulouse n’a aucun projet porteur. La municipalité actuelle ne fait s’inspirer sans jamais innover. »
Ce constat est le fruit d’un « diagnostic partagé » dans lequel la jeune garde du PS s’est fortement impliquée. « Notre mouvement a mis en avant la thématique du développement durable chère à notre génération. Nous plaidons par exemple pour la création d’une ligne TGV afin de désengorger l’aéroport de Blagnac », explique ce militant.

Pour le leader du MJS de Toulouse, le second objectif de la campagne est d’occuper le terrain sur internet avec la création d’une Télé-MJS et d’un groupe sur Facebook.« Internet est le média privilégié des 18-25 ans. Il est donc capital d’y être très présent ». Sur le plan personnel, l’étudiant en droit ne veut pas s’en tenir là : « Je ne manque pas d’ambition mais la patience est le meilleur atout pour tenter une aventure politique », conclut-il.
Il paraît en effet peu probable de voir figurer un jeune socialiste sur la future liste de Pierre Cohen.

_____

Gilles Sanchez (UMP) : « Poursuivre la politique de la majorité municipale »

26 ans, co-responsable départemental des Jeunes Populaires 31 depuis 2002, et membre du cabinet du maire Jean-Luc Moudenc.

Du concret. Voilà ce que le responsable des jeunes UMP toulousains souhaite avant tout voir remonter de ses camarades : « Nous avons mené des réunions sur le monde étudiant mais aussi sur les jeunes en situation professionnelle », précise-t-il. En décembre, les Jeunes Populaires 31 remettront à Jean-Luc Moudenc le résultat de leur travail de réflexion. « J’espère que nos propositions pourront amender le programme final » note Gilles Sanchez, entré en 2001 au RPR à l’occasion des élections municipales. Il estime que le ressenti des électeurs est essentiel pour avancer des propositions pertinentes. «Pour le moment le débat n’est pas beaucoup politisé et je ne pense pas qu’il le sera davantage plus tard. Même si la gauche y aurait intérêt », justifie-t-il.

Problème, rien ne filtre des doléances et l’UMP se montre très discrète sur le sujet :« En ce qui concerne les jeunes il faut poursuivre la politique conduite par la majorité municipale pour améliorer et accroître le logement étudiant », lâche timidement Gilles Sanchez. Les jeunes proposent , mais ne seront certainement pas représentés sur la liste de droite (UMP et alliés), même si elle sera ouverte pour moitié à la société civile.