Le forum économique mondial de Davos a ouvert son édition 2024 ce lundi 15 janvier. 20 startups et PME françaises sont mises à l’honneur aux côtés d’Emmanuel Macron ce mercredi 17 janvier. Parmi elles, Hemeria, toulousaine et fleuron national du spatial et de la défense. Elle sera représentée par son président, Philippe Gautier, qui revient ici sur son parcours et son amour pour l’entrepreneuriat.
C’est à 8h30 ce mardi 16 janvier qu’il active la visioconférence depuis sa chambre d’hôtel. Des écouteurs Bluetooth dans les oreilles, une grande paire de lunettes et une chemise blanche bien repassée apparaissent à l’écran. Le format vertical de la vidéo et ses allers-retours en marchant laissent penser qu’il est connecté depuis son téléphone ou sa tablette. Quand vous êtes un patron dans la tech, les nouvelles technologies n’ont pas de secrets pour vous. À 61 ans, Philippe Gautier est un entrepreneur multidisciplinaire basé à Toulouse. « Je représente deux sociétés, confie-t-il. Tout d’abord, Hemeria, qui s’implante dans la mouvance New Space, et Blue water intelligence, BWI, qui offre des solutions pour la gestion de l’eau. »
En 2000, le diplômé de Centrale, qui a fait un passage à Paris Dauphine avant de devenir ingénieur pour IBM, lance Nexeya avec deux autres associés. Pour Philippe Gautier, c’est le début d’une longue aventure entrepreneuriale et d’un parcours dans les technologies innovantes du spatial et de la défense. En 2019, une partie des activités de Nexeya est rachetée par Hensoldt, une entreprise allemande. « Mais le gouvernement s’est opposé au rachat par les Allemands de certaines de nos activités stratégiques », précise-t-il. Des cendres de Nexeya naît Hemeria dont il est aujourd’hui le président.
« J’AI ATTRAPÉ LE VIRUS DE L’ENTREPRENEURIAT, ET JE NE CROIS PAS M’EN DÉBARRASSER UN JOUR ! »
Philippe Gautier
La fièvre de l’entrepreneuriat
Derrière le président se cache un entrepreneur qui fait de l’innovation son objectif. C’est le sourire aux lèvres et plein de foi que Philippe Gautier évoque sa vision du métier : « comme beaucoup de jeunes entrant sur le marché du travail, je tiens à donner du sens à ce que je fais. Quand on est entrepreneur, on doit avoir une certaine croyance qui nous guide. » Avant d’ajouter qu’il est également poussé par un certain « patriotisme français », fier de perpétuer le savoir-faire « de notre grand pays scientifique ». Sa soif d’entreprendre n’est pas près de se tarir !
Outre ses activités de président, Philippe Gautier s’investit auprès d’entreprises émergentes pour leur faire bénéficier de son savoir-faire. « J’essaie de contribuer à l’animation d’un écosystème de startups, explique-t-il. Aujourd’hui, elles ont très peu de chances de réussir seules dans leur coin. Alors je trouve ça important de les accompagner. » Il travaille avec Spacefounders, un programme européen aidant les startups du spatial dans leur développement, ou encore avec StartAir, un groupement de startups françaises à l’initiative du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS). Et comme s’il avait peur de s’ennuyer, l’entrepreneur est également membre du GICAT, le Groupement des Industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres.
Davos, une première fois stimulante
Cette semaine, Philippe Gautier sera présent deux jours à Davos, en Suisse, pour le forum économique mondial. Pendant une semaine, des centaines de dirigeants d’entreprises, de banquiers, de personnalités du monde des affaires et de dirigeants politiques se réunissent pour échanger et exercer leur influence. Pour le président d’Hemeria, sa présence au forum économique témoigne d’une volonté du gouvernement « de mettre le paquet avec des petites entreprises qui font vivre la french tech à l’international ». Sur ces deux jours, son défi sera de mettre la main sur ses interlocuteurs qui seront sollicités de toute part, afin de mettre en avant le savoir-faire d’Hemeria et de renforcer son réseau. « Je ne suis pas stressé, avoue-t-il. Au contraire, c’est plutôt stimulant ! » Finalement, entre Davos et Toulouse, Philippe Gautier est la preuve vivante qu’il n’est pas nécessaire d’être né de la dernière pluie pour avoir envie de changer le monde !
Crédit illustration : Hugo Moutet-Joyeux