Plus d’une centaine de personnes se sont réunies aujourd’hui sur le parvis de l’hôpital Gérard Marchant à Toulouse pour protester contre la fermeture estivale du Pôle d’Accueil des Jeunes Adultes (PAJA) et le manque général de personnel dans l’ensemble des services.
Après plus de trois semaines de grève, le personnel soignant du Pôle d’Accueil des Jeunes Adultes (PAJA) de l’hôpital Gérard Marchant à Toulouse n’a pas encore réussi à se faire entendre. Ils ont manifesté aujourd’hui à l’entrée du bâtiment durant leur pause déjeuner pour exprimer leur mécontentement quant à la fermeture temporaire du PAJA. Le service de psychiatrie de l’hôpital, permettant le suivi de jeunes de 16 à 25 ans qui sont hospitalisés pour la première fois, sera donc sans soignants et sans patients du 26 juin au 10 septembre. Cette décision leur a été annoncée par la direction de l’hôpital, qui l’a justifié par le manque de personnel soignant pendant les congés estivaux.
Suite à l’annonce de la direction, les aide-soignants et infirmiers du PAJA ont lancé une première mobilisation sur le parvis de l’hôpital le 14 février, soutenus par les syndicats (CGT, FO et SUD) et le personnel d’autres services de l’hôpital. Ils ont également lancé un préavis de grève sur le long terme, qui leur permet d’être en grève depuis trois semaines. Ils doivent tout de même assurer leur travail dans le cadre du service de soin.
Le manque d’attractivité de l’hôpital Marchant
Tous les syndicats, le personnel soignant du PAJA et plus généralement de l’hôpital Marchant sont accompagnés par des infirmiers d’autres établissements psychiatriques de la région. Ils demandent que soient étudiés d’autres solutions que la fermeture temporaire d’un service, pour contrer le manque de personnel soignant. D’après Serge Albinet, représentant syndical de Forces Ouvrières et infirmier de l’hôpital, « la situation à l’hôpital se dégrade pour les soignants« . Lucie Tardivel, également infirmière de l’hôpital révèle également les difficiles conditions de travail, « avec des tours de garde en sous-effectifs et qui n’en finissent pas« . « La solution c’est l’embauche, ne pas laisser le personnel en CDD, pour rendre l’hôpital Marchant plus attractif pour les jeunes diplômés » affirme Valérie Belmonte, représentante syndicale SUD et ambulancière de l’hôpital.
La fermeture d’un service de l’hôpital, même seulement temporaire, est, selon tous les manifestants présents, un danger pour la qualité et la continuité des soins. C’est encore plus important selon ces derniers de ne pas fermer la PAJA en particulier car c’est leur seul service de ce type en Occitanie. Damien Giraud est infirmier en pédopsychiatrie au sein du pôle guidance infantile de l’ Association Régionale pour la Sauvegarde de l’Enfant, de l’Adolescent et de l’Adulte. Il s’inquiète pour ces jeunes adultes et leurs familles qui seront livrés à eux-même cet été, sans suivi psychiatrique, sans aide, alors que c’est « l’âge charnière pour diagnostiquer des troubles et éviter qu’ils s’amplifient« . Il dénonce aussi le fait que la psychiatrie soit « perçue comme un domaine médical violent » et que cela rende le secteur moins attractif pour de nouveaux soignants. Il faudrait, selon lui, changer la vision qu’ont les gens de la psychiatrie.
Pas de réponse de la direction
La direction, qui refuse de répondre à nos questions, n’a pour le moment pas accepté de rencontrer les syndicats pour discuter de sa décision, et éventuellement tenter d’en trouver une autre. Cependant, s’ils ne sont pas écoutés par la direction, les manifestants ont été entendus par la députée de la deuxième circonscription de Haute-Garonne, Anne Stambach-Terrenoir, et par l’un des vice-présidents du conseil départemental de Haute-Garonne, Jean-Louis Llorca, tous deux présents.
Anne Stambach-Terrenoir annonce également avoir envoyé un courrier à l’Agence Régionale de Santé et à la direction de l’hôpital Marchant pour affirmer son soutient aux manifestants. Elle déclare que l’ARS s’est exprimé en défaveur de la fermeture du PAJA, et que la direction, qui lui a répondu, n’est pour le moment pas réellement ouverte à la discussion. Dans l’attente de négociations avec la direction, espérées par les syndicats, la mobilisation se poursuit.